Les attaques menées sur le sol américain par des extrémistes qui ont grandi dans ce pays ont été contrées efficacement ces dernières années, mais elles augmentent et cette tendance devrait se poursuivre, selon une étude publiée mercredi.

«L'an dernier a vu, chose inquiétante, le plus grand nombre d'incidents depuis 2001 liés à une radicalisation observée sur le sol américain», souligne Brian Jenkins, l'auteur de cette étude du centre de recherches RAND Corporation. Un psychiatre de l'armée américaine, Nidal Hasan, a notamment tué 13 personne et fait 31 blessés début novembre sur une base de l'armée à Fort Hood, au Texas.

L'étude est publiée deux jours après l'arrestation de Faisal Shahzad, un Américain d'origine pakistanaise, auteur présumé d'un attentat raté à la voiture piégée samedi soir à New York.

L'auteur, qui s'est penché sur 46 attaques menées depuis le 11 septembre 2001, n'a trouvé «aucune preuve de l'existence de réseaux vastes et étendus de terroristes ayant grandi aux Etats-Unis» et planifiant des attentats sur le sol américain.

Cependant, «si la plupart de ces attaques ont été détectées et déjouées --dans bien des cas elles ont été planifiées par des apprentis terroristes particulièrement maladroits --, il est certain qu'il y aura d'autres tentatives d'attaques terroristes à l'avenir» fomentées depuis les États-Unis, ajoute-t-il.

M. Jenkins cite le rôle croissant d'internet et souligne «l'augmentation spectaculaire du nombre de sites et forums de discussion jihadistes, en particulier en anglais».

Les candidats au terrorisme peuvent y trouver «une résonance et le renforcement de leurs propres griefs», tout en restant chez eux, ce qui incite plus d'individus à planifier des actes violents.

Son analyse souligne par ailleurs que la communauté musulmane des États-Unis dans sa grande majorité est hostile à la violence et que «sur trois millions de musulmans aux États-Unis, seulement une centaine ont embrassé le jihad».