Le conseil municipal de San Diego, la deuxième ville de Californie, a voté lundi une résolution exigeant le retrait de la loi migratoire très répressive adoptée récemment par l'État de l'Arizona.

La président du conseil, Ben Hueso, à l'origine de la résolution, adoptée par sept voix contre une, a affirmé qu'il défendait la réforme migratoire et la nécessité de protéger les frontières américaines, mais a décrit la loi promulguée en Arizona comme préjudiciable à l'unité nationale.

«Cette loi menace l'unité nationale», a déclaré M. Hueso. «Je pense qu'elle viole la Constitution. Elle stigmatise les résidents légaux tout autant que ceux qui sont dans notre pays illégalement. Et elle dissuade les victimes de crimes et de délits dans les communautés immigrées à s'adresser à la justice», dit-il.

Voix discordante, le conseiller municipal Carl DeMaio, a expliqué qu'il n'apportait pas son soutien à la résolution car «elle manquait de rappeler l'échec du gouvernement fédéral en matière de sécurité des frontières».

Jan Brewer, la gouverneure républicaine de l'Arizona, État frontalier du Mexique, a promulgué le 23 avril une loi controversée, qui autorise notamment la police à contrôler le statut migratoire en cas de «doute raisonnable». Les opposants au texte y voient une légalisation du délit de faciès.

Dans un communiqué, la maire de San Diego, Jerry Sanders, a affirmé qu'il signerait la résolution du conseil municipal.

«Ce n'est pas le travail de la police de résoudre les problèmes d'immigration du gouvernement fédéral», déclare-t-il.

«Comme ancien chef de la police, je sais ce qu'on demande chaque jour à nos policiers avec nos ressources limitées, et leur priorité est de protéger les citoyens», ajoute-t-il.

Des centaines de milliers de personnes ont défilé samedi à travers les États-Unis, notamment à Los Angeles, pour protester contre la loi migratoire en Arizona. Plusieurs associations de défense des droits civiques ont déclaré qu'elle contesterait le texte devant les tribunaux.