Le procès controversé de Sayed Hashmi, un Américain de 30 ans accusé d'avoir aidé le réseau Al-Qaeda, s'ouvre mercredi à New York devant un tribunal fédéral, a-t-on appris de source judiciaire.

L'audience se déroulera devant la juge Loretta Preska, a précisé un porte-parole du tribunal.

La juge a opté lundi en faveur du maintien du secret sur l'identité des membres du jury, à cause du rôle important qu'aurait joué Hashmi en fournissant du matériel à des militants d'Al-Qaeda combattant les forces américaines en Afghanistan.

Les associations de défense des droits de l'homme contestent cette décision, assurant que cette mesure inhabituelle empêche Sayed Hashmi de bénéficier d'un procès équitable.

Le jeune homme avait été arrêté en 2006 en Grande-Bretagne et extradé l'année suivante pour être jugé aux États-Unis.

Né au Pakistan et élevé à New York, Sayed Hashmi a plaidé non coupable.

Les enquêteurs soutiennent qu'il a autorisé un homme soupçonné de terrorisme à séjourner dans son logement d'étudiant à Londres, et qu'il a permis à cet homme d'utiliser son téléphone portable pour appeler d'autres suspects.

L'hôte aurait par ailleurs stocké dans le logement des vêtements, notamment des imperméables et des «chaussettes imperméabilisées», qui ont été livrés à des combattants d'Al-Qaeda au Pakistan.

Amnesty International et le Centre pour les droits constitutionnels affirment que la détention préventive du jeune homme a été particulièrement sévère, et qu'il n'a pas été autorisé à préparer convenablement sa défense.

Les associations de droits de l'homme protestent également contre la décision du tribunal sur l'anonymat du jury. «Il s'agit d'une tentative évidente d'influencer ce jury en créant un sentiment de crainte pour leur sécurité et en peignant M. Hashmi comme déjà coupable», a déclaré le Centre pour les droits constitutionnels.