Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé mercredi qu'il voulait nommer d'ici fin mai à la Cour suprême un nouveau juge que l'opposition républicaine a promis de traiter «équitablement» mais sans complaisance.

Recevant dans son bureau de la Maison Blanche des responsables démocrates et républicains du Sénat, assemblée qui devra valider son choix, M. Obama a dit espérer que le processus de nomination, le deuxième de son mandat, s'effectuerait comme le premier, «en douceur, de manière civile et réfléchie».

«La dernière fois, la nomination (en 2009 de la juge Sonia Sotomayor) a eu lieu à la fin du mois de mai, nous y arriverons certainement», a affirmé le président, qui doit trouver un remplaçant au doyen de la Cour, John Paul Stevens, sur le point de prendre sa retraite.

«J'espère que nous aurons un candidat à la Cour suprême confirmé à temps pour la prochaine session», en octobre, a ajouté M. Obama, assurant que «nous avons quelques candidats formidables».

Les participants à cette réunion, outre M. Obama et son vice-président Joe Biden, étaient leurs alliés démocrates Harry Reid et Richard Leahy, respectivement chef de la majorité démocrate au Sénat et chef de la commission judiciaire de cette assemblée.

Côté républicain, étaient présents le chef de la minorité à la chambre haute, Mitch McConnell, et le sénateur Jeff Sessions, qui siège à la commission judiciaire.

Dans un communiqué publié après la rencontre, ces deux sénateurs ont promis d'examiner le candidat de M. Obama «rapidement et avec respect». Mais ils ont aussi estimé qu'«un juge de la Cour suprême ne doit pas être une chambre d'enregistrement ou le bras politique de quelque administration que ce soit».

«Comme nous l'avons fait avec la juge Sotomayor, nous traiterons le candidat du président équitablement. Mais une nomination à vie dans la juridiction la plus élevée du pays requiert un examen scrupuleux et pas de la précipitation», ont ajouté MM. McConnell et Sessions.

En pleine année électorale, le parti républicain s'est récemment opposé en bloc aux propositions législatives des démocrates au Sénat.

En 2009, Mme Sotomayor avait obtenu les voix de 68 sénateurs dont neuf républicains contre 31.

Interrogé sur le profil de son candidat, et en particulier sa possible hostilité à l'avortement, M. Obama a répondu être «de ceux qui pensent que les femmes devraient pouvoir prendre des décisions, souvent très difficiles, impliquant leur corps». «Les valeurs au coeur de notre Constitution mettent en avant la notion que la vie privée des personnes est protégée, et donc celle des femmes».

Quelques heures plus tard, le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, a confirmé que le président s'était entretenu avec «plusieurs» candidats potentiels mais a refusé de communiquer le nombre de personnes évaluées, se bornant à indiquer que parmi celles-ci se trouvaient «des hommes et des femmes», et «des blancs, des Noirs et des Hispaniques».

Bien que nommé par le président républicain Gerald Ford, M. Stevens s'était régulièrement rangé dans ses décisions parmi l'aile gauche de la Cour. Le candidat de M. Obama ne devrait donc pas bouleverser l'équilibre politique de cette assemblée de neuf «sages».

L'Institution compte actuellement deux femmes, dont une Hispanique, Sonia Sotomayor, et un juge noir, Clarence Thomas. Ses neuf membres étaient juges en cour d'appel fédérale lorsqu'ils ont été nommés.