Le président Barack Obama a affirmé jeudi que la mort de 29 personnes il y a dix jours dans une mine de charbon dans l'est des États-Unis était «avant tout un échec de l'encadrement» mais aussi de la supervision gouvernementale, et promis des mesures pour y remédier.

La mort de ces 29 mineurs dans le coup de grisou du 5 avril à Montcoal (Virginie Occidentale) a constitué «avant tout un échec de l'encadrement, mais aussi de la supervision (gouvernementale) et de lois affectées de tellement de vides juridiques qu'elles ont permis la persistance de conditions dangereuses», a affirmé M. Obama lors d'un discours à la Maison-Blanche.

Le drame de la mine de charbon d'Upper Big Branch, à Montcoal, où une poche de méthane a explosé, a constitué la catastrophe minière la plus grave depuis 40 ans aux États-Unis et M. Obama a dit vouloir faire en sorte «qu'une catastrophe comme celle-là ne se reproduise plus jamais».

«Les propriétaires responsables des conditions (de sécurité) dans leur mine doivent répondre des décisions qu'ils ont prises et des mesures de prévention qu'ils n'ont pas adoptées», a estimé le président Obama, après avoir reçu dans son bureau la secrétaire au Travail Hilda Solis et son adjoint chargé de la sécurité minière, Joseph Main.

«J'ai demandé à Mme Solis de travailler en coopération avec le ministère de la Justice pour faire en sorte que tous les moyens du gouvernement fédéral soient disponibles dans cette enquête», a ajouté M. Obama, laissant entendre que des poursuites pourraient être engagées contre la société minière, Massey Energy.

Mais le président a aussi souhaité que l'ensemble des mines du pays qui ne présenteraient pas un bilan de sécurité satisfaisant soient «immédiatement» inspectées, «pour nous assurer que (leurs mineurs) n'évoluent pas dans des conditions de travail dangereuses comme celles qui ont conduit à cette catastrophe».

En outre, M. Obama a réclamé un durcissement de l'arsenal législatif encadrant les conditions de travail dans les mines, demandant à Mme Solis et M. Main de «travailler avec le Congrès pour renforcer l'application des lois existantes et combler les vides juridiques qui permettent aux sociétés d'échapper à leurs responsabilités».

Le président n'a pas exonéré son propre gouvernement, notant que des postes de l'agence chargée de la sécurité des mines avaient pendant longtemps été occupés par des représentants du patronat.

«Nous devons examiner nos propres pratiques pour faire en sorte d'insister le plus possible sur la sécurité dans les mines», a-t-il affirmé.

«Nous savons tous que l'exploitation souterraine de charbon est par nature dangereuse», a concédé M. Obama. Mais il a dit refuser que «la mort de mineurs soit le prix à payer pour faire fonctionner ce secteur», dont les États-Unis tirent près de 50% de leur production d'électricité.