Les participants à une importante conférence pro-israélienne entamée dimanche à Washington ont dit craindre que les récentes tensions entre Etats-Unis et Israël laissent des cicatrices, et ont évoqué le risque de frappes israéliennes contre l'Iran.

Le Congrès annuel de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le principal groupe de pression juif américain, doit recevoir lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi que la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

M. Netanyahu a par ailleurs été invité à rencontrer le président américain Barack Obama mardi à Washington, sur fond de tensions entre les deux alliés, après le feu vert israélien à la construction de 1.600 nouveaux logements dans un quartier juif de Jérusalem-Est annexée, qui a fait échouer la reprise de pourparlers de paix indirects avec les Palestiniens.

L'émissaire américain pour le Proche Orient, George Mitchell, a remis dimanche à Jérusalem l'invitation du président Obama au Premier ministre israélien, a indiqué un responsable du département d'Etat.

Dès lundi, après son discours devant l'AIPAC, Mme Clinton s'entretiendra avec M. Netanyahu.

Robert Satloff, directeur exécutif de l'Institut de Washington sur la politique au Proche-Orient, a déclaré dimanche à l'AIPAC que la crise entre Israël et les Etats-Unis était «grave» et «réelle», malgré les tentatives d'apaisement en cours.

«Quand ce sera résolu, cela laissera des cicatrices sur cette relation, à mon avis au plus haut niveau», a-t-il prévenu.

M. Satloff comme d'autres experts craignent que la question des colonies complique les efforts menés par Washington pour imposer des sanctions plus sévères à Téhéran, soupçonné par l'Occident de chercher à se doter de l'arme nucléaire.

Or, les frictions actuelles entre Israël et Washington pourraient «même précipiter une action préventive israélienne contre les capacités nucléaires iraniennes», a jugé M. Satloff.

Le sénateur démocrate Evan Bayh, favorable à un renforcement des sanctions contre Téhéran, a néanmoins craint que ces mesures ne suffisent pas.

«Désormais il nous faut peut-être commencer à envisager l'option finale -- le recours à la force -- pour les empêcher d'obtenir l'arme nucléaire», a-t-il lancé, provoquant les applaudissements des milliers de personnes assistant à la conférence.