Une association de lutte contre le sida a demandé jeudi à la justice californienne d'obliger les services de santé du comté de Los Angeles à prendre des mesures strictes pour imposer l'usage du préservatif sur les tournages de films pornographiques.

La fondation AIDS Healthcare avait déposé plainte contre le Département de santé publique du comté de Los Angeles en juillet dernier, après qu'une actrice de films pornographiques en activité eut découvert sa séropositivité.

La justice avait débouté l'association en décembre, estimant que les services de santé disposent d'un pouvoir discrétionnaire sur la façon de gérer la santé publique.

La fondation a fait appel de cette décision jeudi, estimant qu'elle avait épuisé toutes les autres méthodes pour obliger les services du comté à remplir leurs obligations en matière de protection de la santé publique.

Elle exige que le comté soit beaucoup plus attentif à la prévention du sida et autres infections transmises sexuellement (ITS) dans l'industrie pornographique, en imposant l'usage du préservatif, sous peine de fermer les plateaux.

«Nous faisons appel pour obliger le Département de santé publique à faire face à ses responsabilités pour essayer de contrôler la propagation (des ITS) dans le comté de Los Angeles, notamment dans les espaces professionnels», a déclaré Michael Weinstein, président de la fondation AIDS Healthcare.

L'industrie californienne du porno est concentrée dans la vallée de San Fernando, au nord de Los Angeles, à deux pas des studios hollywoodiens.

En 2004, les autorités californiennes de la santé avaient proposé des mesures pour contrôler l'industrie pornographique, parmi lesquelles l'usage obligatoire du préservatif pendant les tournages, après que plusieurs acteurs eurent découvert qu'ils étaient séropositifs.

La nouvelle avait déclenché une vague de panique dans l'industrie, qui avait interrompu les tournages pendant 60 jours, afin de permettre à des dizaines d'acteurs de se faire dépister.

Mais plusieurs sources au sein de cette industrie avaient alors révélé que les producteurs de films pornographiques payaient davantage les acteurs qui acceptaient de jouer sans préservatif.