Jaycee Dugard, retrouvée l'été dernier après avoir été enlevée, violée et séquestrée pendant 18 ans en Californie, a porté plainte contre l'administration pénitentiaire de l'État, qu'elle accuse de négligence dans le contrôle judiciaire de son bourreau présumé.

Selon la plainte, déposée à la fin du mois dernier, Jaycee Dugard aurait sans doute pu être libérée plus tôt si l'administration avait correctement surveillé Phillip Garrido, qui était sous contrôle judiciaire après avoir purgé une peine de prison pour une ancienne affaire de viol.

Alors même qu'il recevait les visites régulières d'inspecteurs, Phillip Garrido dissimulait Jaycee Dugard et ses deux filles, nées de ses viols présumés, dans des cabanons de fortune installés dans son jardin.

Phillip Garrido et sa femme Nancy, arrêtés en août dernier, doivent répondre de 29 chefs d'accusation, parmi lesquels enlèvement, viol et séquestration. Ils plaident non coupable.

Quatre plaintes ont été déposées devant la justice, l'une au nom de Jaycee Dugard, aujourd'hui âgée de 29 ans, deux au nom de ses filles et une au nom de sa mère, Terry Probyn.

Elles dénoncent «plusieurs erreurs de l'administration pénitentiaire, ayant contribué à la longue captivité (de Jayce Dugard), à des agressions sexuelles répétées, et à des violences physiques et/ou mentales».

Elles demandent un dédommagement financier de plus de 25 000 dollars.

Un porte-parole de l'administration pénitentiaire a affirmé que cette dernière n'avait pas encore pris connaissance des plaintes et s'est refusé à tout autre commentaire.

Par ailleurs, la justice a rejeté vendredi une demande des époux Garrido, qui souhaitaient pouvoir se rendre visite en prison. Ils pourront juste se parler par téléphone, et uniquement à l'initiative de Nancy Garrido.