Le président des États-Unis Barack Obama a prévenu jeudi qu'il irait de l'avant dans sa réforme de l'assurance maladie avec ou sans l'appui des républicains, à l'issue d'un marathon de discussions sur ce projet phare du début de son mandat, bloqué au Congrès.

«Nous ne pouvons pas débattre pendant encore un an là-dessus», a affirmé M. Obama en concluant un «sommet» télévisé de près de sept heures avec une quarantaine de parlementaires démocrates et républicains, qu'il avait convoqués près de la Maison-Blanche pour cet événement sans précédent sous sa présidence.

Le président démocrate a dit avoir noté au cours de la discussion des points de convergence avec l'opposition républicaine, notamment sur des aspects de la réforme comme la lutte contre les erreurs médicales, le marché de l'assurance et le coût de l'assurance maladie. Mais il a avoué ne pas savoir s'il était possible de réconcilier d'autres positions «philosophiques» très éloignées.

Il a aussi semblé indiquer qu'il était prêt à recourir à l'arme d'une tactique législative controversée et politiquement risquée, dite de «réconciliation», qui forcerait le passage d'une réforme de l'assurance maladie en dépassant la minorité de blocage dont disposent les républicains au Sénat.

«Y a-t-il suffisamment d'efforts pour que dans un mois, dans quelques semaines, dans six semaines, nous puissions effectivement résoudre quelque chose?» a demandé M. Obama à ses opposants.

«Si nous ne le pouvons pas, alors je pense qu'il nous faudra aller de l'avant et prendre certaines décisions et c'est à cela que servent les élections», a-t-il ajouté, paraissant signaler qu'il était prêt à faire avancer le dossier sans soutien républicain.

Plus tôt, il avait estimé que «la plupart des Américains pensent qu'un vote à la majorité (simple) est cohérent».

Négociée pendant des mois à la Chambre des représentants et au Sénat, la réforme de l'assurance maladie promise par M. Obama pendant sa campagne a connu un coup d'arrêt brutal lorsque les républicains ont remporté une élection sénatoriale partielle le 19 janvier, privant les démocrates de leur «supermajorité» de 60 sièges sur 100 qui permet de dépasser une obstruction de l'opposition.

M. Obama avait divulgué lundi sa propre version du projet visant à couvrir «31 millions» d'Américains supplémentaires. Les républicains ont persisté jeudi à réclamer l'abandon pur et simple du projet démocrate et exigé une réforme graduelle.