Une organisation américaine de défense des libertés civiles a porté plainte mercredi contre les services de sécurité aérienne au nom d'un étudiant qui a subi un «interrogatoire musclé» à un aéroport parce qu'il avait sur lui du matériel d'apprentissage de l'arabe.

Selon la plainte, dont des extraits ont été diffusés par l'association ACLU, en août 2009, au moment où il passait les contrôles de sécurité à l'aéroport de Philadelphie (est), les agents ont remarqué que Nicholas George transportait des fiches pédagogiques destinées à apprendre l'arabe.

Ces fiches cartonnées sont à double face. D'un côté est écrit un mot en anglais, de l'autre son pendant en arabe.

L'étudiant américain «a alors été retenu par les agents de la sécurité aérienne (TSA) pendant une demi-heure. Un responsable de la TSA est arrivé et a interrogé M. George de manière agressive, lui demandant s'il savait "qui avait commis les attentats du 11-Septembre" et s'il connaissait la langue parlée par Oussama ben Laden», explique l'ACLU.

Après cet épisode, un agent de police a menotté l'étudiant, l'a placé dans une cellule où il est resté pendant quatre heures. «Nicholas George a ensuite été interrogé par deux agents du FBI (police fédérale) pendant une demi-heure», avant d'être relâché, sans qu'on lui notifie à aucun moment pourquoi la police s'intéressait à lui, poursuit l'ACLU.

«Nick George a été menotté et enfermé dans une cellule parce qu'il avait choisi d'apprendre l'arabe, une langue parlée par des millions de personnes dans le monde», a lancé l'organisation.

«Cette façon de harceler des passagers innocents représente une perte de temps et viole la constitution» américaine, a expliqué Ben Wizner, un des avocats de l'ACLU, dans un communiqué.

L'ACLU, qui a porté plainte au nom de M. George, réclame des dommages et intérêts à la TSA, car elle estime que sa liberté d'expression, garantie par la Constitution, a été bafoué.