Les élus républicains ont réagi avec méfiance lundi à la proposition de Barack Obama de les convier à discuter devant les caméras de la façon de débloquer le projet de réforme de l'assurance maladie.

Le président des États-Unis, tentant de faire progresser un dossier emblématique du début de son mandat, a dit dimanche vouloir «une grande réunion pour que républicains et démocrates passent en revue toutes les meilleures idées afin de pouvoir avancer».

Les deux chambres du Congrès ont déjà adopté des versions distinctes d'un projet de réforme de l'assurance maladie, en première lecture fin 2009. Mais le nécessaire processus de fusion de ces textes a été interrompu par la victoire inattendue d'un républicain lors d'une élection sénatoriale partielle le 19 janvier.

Réduits à 59, les alliés de M. Obama se sont retrouvés privés de leur «super-majorité» de 60 votes sur 100 à la chambre haute qui leur permettait d'éviter une obstruction des républicains.

Ces derniers sont restés unis dans leur rejet d'une remise à plat d'un système de santé aujourd'hui dominé par les assureurs privés.

Le sommet, qui se déroulerait à la Maison-Blanche le 25 février après des vacances parlementaires, serait télévisé, selon un haut responsable de la Maison Blanche.

M. Obama, qui avait promis pendant sa campagne victorieuse de 2008 un processus transparent dans l'élaboration de cette réforme, a été critiqué pour ne pas avoir tenu sa promesse de faire diffuser des débats internes à l'antenne de la télévision parlementaire.

Mais les républicains ont réagi avec méfiance voire hostilité à cette proposition, le chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell, affirmant que «si nous voulons parvenir à un consensus des deux partis, la Maison-Blanche peut commencer par mettre à la poubelle le projet de loi actuel sur la santé».

Le numéro deux républicain à la Chambre haute, John Kyl, a remarqué que «si l'idée est d'écouter les idées républicaines et de vraiment les prendre en considération, nous accueillons très favorablement l'annonce du président».

Mais il a lui aussi souhaité que le «projet de loi massif» actuel soit abandonné, faute de quoi, cela montrerait que «la Maison Blanche ne prend pas de vraies négociations au sérieux».

Dimanche, le chef de la minorité républicaine à la Chambre, John Boehner, avait semblé accueillir favorablement la proposition du président, mais avait aussi demandé une réforme «étape par étape».

Ce processus progressif s'opposerait à la remise à plat préconisée par M. Obama, destinée à réduire les coûts d'un système qui laisse plus de 30 millions d'Américains sans assurance maladie.

Près de trois semaines après le changement de la donne au Congrès, M. Obama assure toujours à ses partisans et aux Américains qu'il ira de l'avant, et a exhorté la semaine dernière les démocrates à «finir le travail».

Forcé d'un côté de remotiver ses troupes désemparées à 10 mois d'élections où les démocrates tenteront de conserver leur majorité au Sénat et à la Chambre des représentants, et de l'autre de tendre un rameau d'olivier aux républicains pour obtenir au moins un 60e vote sénatorial, M. Obama joue à l'équilibriste.

Il a ainsi affirmé fin janvier ne pas vouloir que «les républicains restent sur la touche». «Je veux qu'ils travaillent avec nous pour résoudre les problèmes auxquels les familles font face, pas pour marquer des points», a-t-il dit.