Le président Barack Obama prononce mercredi soir son premier discours sur l'état de l'Union, l'occasion de reprendre l'initiative et de rassurer sa majorité après une série de revers politiques.

A partir de 21h00, M. Obama va s'adresser aux élus du Congrès américain (Chambre des représentants et Sénat) où ses alliés démocrates sont majoritaires mais ont vu leurs certitudes ébranlées par une récente victoire d'un républicain dans un de leurs fiefs.

Au même moment, le président, dont le discours sera retransmis en direct par les grandes chaînes de télévision, doit faire face aux doutes d'une partie de ses compatriotes qui peinent à observer dans leur vie quotidienne le «changement» qu'il avait promis, et souffrent d'un chômage toujours élevé qui n'a pas commencé à décroître.

La réforme de l'assurance maladie voulue par M. Obama s'est retrouvée bloquée au Sénat. D'autres législations ambitieuses, comme la lutte contre le réchauffement et la réforme financière, pourraient elles aussi faire les frais de la perte par les démocrates de leur majorité qualifiée.

En apparence, M. Obama, qui n'est au pouvoir que depuis un an, n'a pas varié dans sa rhétorique volontariste et a promis la semaine dernière de continuer à «se battre» pour faire «changer Washington».

Mais vu l'étroitesse de sa marge de manoeuvre, il pourrait donner mercredi le signal d'une volonté d'opter pour une politique consensuelle et de petits pas.

Dès lundi, la Maison Blanche a ainsi évoqué une série de mesures destinées à aider la classe moyenne. M. Obama espère un effet de levier sur le marché de l'emploi à moindre coût, alors que les finances publiques restent dans un état préoccupant et qu'il n'est pas question d'un nouveau plan de relance.

Autre signe d'une volonté de M. Obama de rechercher un consensus, il a soutenu samedi la création d'une commission composée de républicains et de démocrates destinée à maîtriser le déficit.

Lors de son premier discours sur l'état de l'Union - la tradition veut que le président n'en prononce pas lors de sa première année au pouvoir -, M. Obama devrait répondre à d'autres inquiétudes des Américains, comme les guerres en Irak et en Afghanistan, et l'attentat manqué d'Al-Qaïda contre un avion à Noël.