La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure Janet Napolitano et des représentants du secteur du transport aérien ont convenu d'intensifier leur collaboration pour améliorer la sécurité aérienne, lors d'une réunion vendredi à Genève.

«Le gouvernement (américain) et les transporteurs travaillent ensemble et doivent travailler ensemble pour améliorer l'environnement aérien», a affirmé Mme Napolitano après avoir rencontré les directeurs et experts en sécurité de plus de 20 compagnies aériennes comme KLM, Aeroflot, Turkish Airlines ou Saudi Arabian Airlines et l'Association internationale du transport aérien (IATA). La réunion, une première à ce niveau entre le secteur et les autorités américaines, est «très importante», a souligné le directeur général de l'IATA, Giovanni Bisignani. «Je dois l'appeler une réunion historique sur la sécurité aérienne», a-t-il insisté.

Elle doit être suivie «dans les semaines qui viennent» par une rencontre entre techniciens de l'IATA, du Département américain de sécurité intérieure et de l'Administration américaine de la sécurité des transports (TSA) à Washington, a indiqué à l'AFP Ken Dunlap, chargé de la sécurité pour l'Amérique du nord chez IATA.

«Nous avons fait des propositions techniques pour diminuer les retards et permettre aux gens de raccourcir leurs séjours dans les aéroports, ainsi que pendant les contrôles», a-t-il expliqué, en jugeant l'équipe de Mme Napolitano «très ouverte» aux idées proposées, qu'il n'a pas voulu détailler.

Les États-Unis ont renforcé les mesures de sécurité sur les vols à leur destination après l'attentat manqué à l'explosif d'un Nigérian se réclamant d'Al-Qaeda le 25 décembre 2009 sur un vol reliant Amsterdam à Détroit.

Mme Napolitano avait rencontré à ce sujet jeudi ses homologues européens à Tolède, en Espagne. Elle avait obtenu que des «mesures concrètes» seraient annoncées d'ici mars sur la prévention des risques d'attentats, par le biais de l'utilisation de scanners corporels, qui divise les Européens, ou l'échange d'informations sur des personnes suspectes.

M. Bisignani a salué «une approche complètement différente» de la part de l'administration américaine. Mme Napolitano «comprend que l'industrie et les gouvernements doivent travailler la main dans la main», a-t-il estimé.

La sécurité coûte 5,9 milliards de dollars (4,18 milliards d'euros) par an aux compagnies aériennes et donc aux passagers, a rappelé le directeur d'IATA, qui regroupe 230 compagnies représentant 90% du trafic aérien mondial et est basée à Genève.