L'enquête du Pentagone sur la fusillade de Fort Hood au Texas qui a fait 13 morts début novembre, recommande vendredi que la responsabilité de «plusieurs» officiers militaires américains qui supervisaient le tireur, Nidal Hasan, soient examinée.

Lancée le 19 novembre, l'enquête confiée à deux anciens hauts responsables militaires devait mettre en lumière les possibles «défaillances ou problèmes» qui ont précédé la tuerie.«Après enquête, il semble que plusieurs officiers n'aient pas appliqué les règles prévues dans l'armée» pour repérer les signaux d'alarme, a expliqué Togo West, ancien haut responsable du ministère de la Défense, qui a conduit l'enquête au côté de Vernon Clark, ancien chef des opérations navales.

Il a recommandé que le secrétaire d'Etat à l'Armée de terre s'appuie sur le rapport d'enquête pour «examiner les responsabilités» et éventuellement décider de mesures disciplinaires.

Togo West a refusé de fournir davantage de détails sur la nature des reproches qui sont faits à ces officiers. Il a précisé que si ceux-ci n'étaient pas nommément cités dans le rapport, les responsables de l'armée n'éprouveraient, avec les conclusions de l'enquête, aucune difficulté à déterminer quels sont les officiers qui ont commis des erreurs.

Selon le rapport d'enquête en outre, les évaluations de Nidal Hassan, un psychiatre de l'armée de terre, par des médecins-officiers n'étaient pas «pertinentes» car elles étaient davantage tournées vers le travail académique du psychiatre que vers son attitude générale.

Saluant les résultats de l'enquête, dont une partie seulement des conclusions ont été rendues publiques vendredi, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a assuré dans une conférence de presse avoir transmis le rapport au secrétaire d'Etat à l'Armée de terre.

Les responsables militaires et du renseignement ont été très critiqués après le drame du 5 novembre sur la base de Fort Hood qui, en plus des 13 morts, a fait 42 blessés, accusés de n'avoir pas réagi à plusieurs signes avant-coureurs.

Nidal Hasan est notamment soupçonné d'avoir eu des liens avec des islamistes et notamment avec un imam radical yéménite qui s'est félicité de la tuerie.

L'enquête du Pentagone met en évidence l'inadéquation des moyens aujourd'hui en place au ministère de la Défense pour lutter contre des menaces internes et le manque de communication entre les responsables sur le personnel militaire.

Elle a révélé, selon M. Gates, que les méthodes aujourd'hui en vigueur au Pentagone sont dépassées car elles datent de la guerre froide.

Il a affirmé ne pas croire possible que la présence d'éléments radicaux au sein de l'armée soit une menace importante mais «il est sûr qu'un, c'est déjà trop», a-t-il reconnu.