La vague de froid qui frappe la Floride a continué de sévir, hier, et plusieurs records de températures ont été battus. En matinée, le mercure a atteint moins de 3°C à l'aéroport de Miami, le plus bas depuis 82 ans. À Key West, la température a atteint 5,5°C; depuis 1873, on n'a vu plus froid qu'une seule fois.

Le Québécois Daniel Tremblay, qui se rend dans le sud de la Floride chaque hiver depuis 10 ans, n'a jamais connu pareil épisode de froid. «J'ai déjà vu une ou deux journées très froides. Mais là, ça dure depuis presque 10 jours», dit-il.

 

Ce golfeur qui séjourne à Miami a dû modifier ses habitudes. «On ne porte plus de bermuda! Et les terrains de golf sont déserts. C'est trop froid», note-t-il. Hier soir, M. Tremblay se réjouissait toutefois du fait que le froid s'était un peu estompé durant la journée à Miami. «C'était un peu moins pire aujourd'hui. Il a fait environ 16°C», a-t-il déclaré.

Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la vague de froid qui s'est abattue sur une partie de l'hémisphère Nord, notamment en Floride, est due à un phénomène rare de «blocage» de la circulation de l'air.

Le phénomène de blocage

Météorologue à l'OMM, Omar Baddour explique que le phénomène de blocage se caractérise par un changement du sens de la circulation de l'air, qui, en hiver, se fait habituellement d'ouest en est dans l'hémisphère nord. «Là, l'ondulation se fait du nord vers le sud. Quand cette ondulation est très vaste, à l'échelle planétaire, et persiste plusieurs semaines, on parle de blocage», ajoute M. Baddour.

«Un blocage à une telle échelle n'arrive pas très souvent, on peut dire tous les 30, 50 ans», souligne l'expert. Il précise que les météorologues l'attribuent «à des phénomènes atmosphériques internes dont le fonctionnement est très complexe». M. Baddour estime que le phénomène prendra fin très bientôt. Les autorités floridiennes prévoient d'ailleurs que le temps sera plus clément dès aujourd'hui.

Métérologue à Environnement Canada, René Héroux ajoute que le monde entier doit cette année composer avec le phénomène El Niño. Ce phénomène, caractérisé par un réchauffement cyclique des eaux du Pacifique équatorial, s'accompagne de manifestations atmosphériques inhabituelles dans le monde entier. «Tout dépend de l'ampleur du réchauffement. Généralement, la Floride connaît un hiver maussade quand El Niño sévit, souligne M. Héroux. Mais au Québec, nous sommes épargnés.»

- Avec Agence France-Presse