Le président américain Barack Obama a promis, lundi, de traquer les terroristes où qu'ils soient à la suite de l'attentat raté du 25 décembre, perpétré contre un avion devant atterrir à Detroit. Un peu plus tôt dans la journée, le groupe terroriste Al-Qaeda avait revendiqué l'attaque, qui aurait pu faire près de 300 morts.

Le 25 décembre vers midi, le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab a tenté de faire exploser le vol 253 de la compagnie Northwest qui reliait Amsterdam à Detroit avec plus de 270 passagers à bord.Le jeune homme de 23 ans avait caché du penthrite, un puissant explosif, dans une pochette collée le long de sa cuisse. Le terroriste a eu de la difficulté à enflammer son explosif et des passagers ont pu le maîtriser.

Umar Farouk Abdulmutallab, «le frère nigérian, est passé à travers toutes les barrières de sécurité pour son opération, brisant le grand mythe du renseignement américain», lit-on dans le communiqué d'Al-Qaeda mis en ligne lundi après-midi sur des sites islamiques.

Dès son arrestation, le jeune terroriste a déclaré qu'il a suivi une formation au Yémen auprès d'Al-Qaeda. «Il a utilisé une technique d'explosifs mise au point par les moudjahidines dans les ateliers d'Al-Qaeda de la péninsule arabique», ajoute le communiqué du groupe terroriste.

D'Hawaii, où il est en vacances avec sa famille, le président Obama a assuré que son administration «fait tout pour assurer la sécurité des Américains». «Nous ne baisserons pas les bras tant que nous n'aurons pas trouvé tous ceux qui sont impliqués pour les faire répondre de leurs actes», a déclaré Barack Obama. «Nous allons continuer à utiliser tous les éléments en notre pouvoir pour intercepter, détruire et vaincre les extrémistes violents qui nous menacent, qu'ils soient d'Afghanistan, du Pakistan, du Yémen ou de la Somalie, ou de partout où ils préparent des attaques contre le sol américain», a ajouté le président.



Faille dans la sécurité


Les systèmes de sécurité ont été incapables de détecter les explosifs cachés sous les vêtements d'Umar Farouk Abdulmutallab. La ministre américaine de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a avoué lundi cet échec.

En novembre, le père d'Umar Farouk Abdulmutallab, le réputé banquier et ancien ministre nigérian Alhaji Umar Mutallab avait pourtant alerté une ambassade américaine au Nigeria en disant craindre que son fils ne soit allé se former auprès de terroristes au Yémen.

Umar Farouk Abdulmutallab, reconnu comme un élève studieux, a obtenu l'an dernier un diplôme en ingénierie et en finance de l'University College de Londres. Le jeune homme, qui possédait un visa pour les États-Unis depuis deux ans, avait coupé les liens avec sa famille depuis quelques semaines.

Après la dénonciation de son père, Umar Farouk Abdulmutallab a été placé sur une liste de 500 000 personnes suspectées d'avoir des liens avec des terroristes. Son nom n'avait toutefois pas été inscrit sur la liste des 14 000 personnes devant se soumettre à des fouilles plus poussées aux douanes ni sur la liste des 4000 personnes interdites de vol.

Barack Obama a demandé une révision du processus visant à inscrire une personne sur la liste d'interdiction de vol. Les mesures de sécurité dans les aéroports seront aussi réévaluées à la demande du président.

Mais le récent attentat raté fait ressurgir le débat sur le contrôle dans les aéroports. Certains observateurs ont noté que les appareils à rayons X utilisés actuellement dans la majorité des pays ne peuvent détecter le genre d'explosifs cachés par Umar Farouk Abdulmutallab.

Richard Reid, qui avait tenté de faire exploser un avion d'American Airlines faisant la liaison Paris-Miami en 2001 avec des explosifs cachés dans ses souliers, n'avait pas non plus été détecté aux douanes.

Un scanner total, qui permet de voir sous les vêtements des passagers, aurait pu trouver les explosifs. Le gouvernement britannique a d'ailleurs annoncé, lundi, qu'il envisage de se procurer ces scanners, qui soulèvent d'importantes questions de respect de la vie privée.

Après avoir été soigné à l'hôpital de l'Université du Michigan, Umar Farouk Abdulmutallab est maintenant détenu dans une prison fédérale au Michigan. Une audience devant décider si le gouvernement peut prélever un échantillon de son ADN est attendue le 8 janvier.

- avec l'AFP et Associated Press