Oral Roberts, un télévangéliste américain qui a fondé de toutes pièces un ministère générant plusieurs millions de dollars ainsi qu'une université portant son nom, est décédé mardi. Il était âgé de 91 ans.

M. Roberts a rendu l'âme à Newport Beach, en Californie, des suites de complications issues d'une pneumonie, selon son porte-parole A. Larry Ross. Le télévangéliste avait été hospitalisé après avoir fait une chute samedi. Il avait auparavant survécu à deux crises cardiaques, dans les années 90, et à une fracture d'une hanche, en 2006.

M. Roberts a été un pionnier à deux niveaux : il a créé un christianisme charismatique et l'a rendu accessible au grand public, et transporté ses fameuses séances de renouvellement de la foi au petit écran, ouvrant ainsi de nouvelles frontières aux adeptes de la religion.

En 1947, il a quitté une zone pastorale locale de Enid, en Oklahoma, et s'est joint à un ministère évangélique à Tulsa pour prier pour la guérison de la personne dans sa totalité - le corps, le cerveau et l'esprit. Cette philosophie a incité plusieurs personnes à le qualifier de «guérisseur spirituel», une étiquette qu'il a toujours rejetée à l'aide de ces mots : «Dieu guérit - moi, non.»

Durant les années 60 et 70, M. Roberts a rejoint des millions de personnes via la radio, la télévision, les médias écrits et des apparitions publiques. On le voyait encore au petit écran au début du 21e siècle et il a publié des dizaines de livres.

Cette union entre le corps, le cerveau et l'esprit est devenue le thème central de l'Université Oral Roberts, un point d'attraction de Tulsa.

Mais M. Roberts n'a pas su échapper à la controverse. Son centre médical «City of Faith», qui a nécessité un investissement de 250 millions $, a dû cesser ses opérations. Il s'est également couvert de ridicule en proclamant que Dieu le rappellerait «vers la maison» s'il ne parvenait pas à atteindre son objectif de huit millions $ dans le cadre d'une campagne de financement.

Son fils Richard, qui lui avait succédé à la présidence de l'Université Oral Roberts, a par ailleurs dû quitter ses fonctions en novembre 2007 en raison d'allégations d'avoir dépensé l'argent de l'institution pour ses plaisirs personnels.