De hauts responsables américains souhaiteraient que les attaques menées par des drones de la CIA s'étendent au-delà des zones tribales pakistanaises et visent la ville de Quetta, qui abrite des dirigeants talibans, affirme lundi le Los Angeles Times.

Selon le quotidien, cette suggestion a créé des tensions au sein de l'administration Obama, certains responsables considérant comme irréaliste de mener des frappes aériennes visant une agglomération de quelque 850. 000 habitants.

L'idée, avancée par certains militaires, a pour but de faire pression sur le gouvernement pakistanais afin qu'il se montre plus actif dans la traque des talibans.

«Si nous ne le faisons pas, ou si nous n'avons pas au moins une vraie discussion là-dessus, le Pakistan risque de ne pas nous prendre au sérieux», explique un responsable de l'administration américaine cité par le quotidien sous le couvert de l'anonymat.

«Les Pakistanais doivent dire (aux talibans) qu'il y a trop de pression de la part des États-Unis et qu'ils ne peuvent pas les laisser disposer de sanctuaires à l'intérieur des frontières» du pays, selon ce responsable.

Face à une telle stratégie, les sceptiques, dont certains hauts responsables du renseignement américain selon le quotidien, estiment au contraire que frapper une ville de l'importance de Quetta ferait perdre aux États-Unis tout soutien pakistanais dans leur lutte contre les talibans et Al-Qaeda.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Barack Obama, les États-Unis ont accru leurs frappes aériennes dans les régions tribales du nord-ouest du Pakistan, considérées comme des refuges pour les talibans pakistanais et leurs soutiens au sein d'Al-Qaeda, suscitant de plus en plus de sentiments anti-américains dans le pays.

Un tir de missile mené par un avion sans pilote américain a fait trois morts et trois blessés la semaine dernière dans une zone tribale du nord-ouest du Pakistan.