Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates est arrivé jeudi à Bagdad pour une visite surprise au cours de laquelle il doit rencontrer les dirigeants irakiens et des commandants américains, après les attentats sanglants de mardi et du vote de la loi électorale.

La visite de M. Gates, qui arrivait d'Afghanistan, survient alors que le premier ministre irakien Nouri al-Maliki devait être auditionné au Parlement après la série d'attentats qui a frappé mardi Bagdad faisant 127 morts et plus de 400 blessés. La dernière visite du secrétaire à la Défense en Irak remonte à juillet.

Selon le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell, «cette visite fait partie des engagements (du responsable américain) auprès des autorités irakiennes et des forces (américaines) là-bas».

M. Gates devrait rencontrer plus tard dans l'après-midi le président irakien Jalal Talabani et M. Maliki, puis en soirée des commandants des troupes américaines, a précisé M. Morrell dans l'avion emmenant le secrétaire à la Défense en Irak.

Après les attentats sanglants de mardi, M. Gates affirmera à ses interlocuteurs que l'armée américaine est prête «à leur offrir toute assistance» pour gérer la situation après ces attaques.

Interrogé sur l'impact de ces attentats revendiqués par le réseau extrémiste Al-Qaeda sur les projets de retrait américain, le porte-parole du Pentagone a répondu: «le général Ray Odierno (commandant des troupes américaines en Irak) ne croit pas que (ces attentats) auront un impact sur les plans de retrait».

Pour le porte-parole, les attentats de Bagdad «sont une tentative désespérée de tenter de déstabiliser le gouvernement en Irak» et de relancer les violences confessionnelles. Mais «je ne pense pas que quiconque croit que cela sera un succès», a-t-il ajouté.

Le général Odierno avait prévu récemment un regain des attaques avant les élections législatives et souligné qu'il pourrait demander à Washington de retarder le retrait progressif des troupes si besoin.

Les troupes de combat doivent avoir quitté l'Irak d'ici à août 2010, un prélude au désengagement total fin 2011. Quelque 115 000 soldats américains sont actuellement déployés en Irak.

M. Maliki a limogé mercredi le chef des forces de sécurité de Bagdad au lendemain des attentats, perpétrés grâce à la complicité de Riyad et Damas selon un haut responsable de la police.

Le chef du Pentagone a par ailleurs l'intention de «féliciter les autorités après le vote de la loi électorale» dimanche après des semaines de difficiles tractations, a ajouté le porte-parole du Pentagone. Ce vote a permis de fixer au 7 mars prochain les élections législatives cruciales pour l'avenir de l'Irak.

«Nous espérons que l'esprit d'unité et de coopération se maintiendra après les élections en mars et que le nouveau gouvernement irakien sera mis en place rapidement et de manière pacifique, car tout retard provoquerait des risques d'instabilité», a-t-il ajouté.