Le couple qui a réussi à déjouer la sécurité à la Maison Blanche lors d'un dîner officiel le 24 novembre, a été assigné mercredi à comparaître devant une commission du Congrès américain où il refusait de se rendre.

La commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants a approuvé l'envoi à Tareq Salahi et à son épouse Michaele d'assignations à comparaître.

Le couple Salahi devra se présenter le 20 janvier 2010 devant les élus.

En revanche, la même commission a rejeté un amendement de la minorité républicaine qui réclamait la comparution de Desiree Rogers, la secrétaire chargée du protocole à la présidence américaine.

La Maison Blanche avait évoqué la «séparation des pouvoirs» pour refuser aux élus le témoignage de Mme Rogers. L'amendement de l'opposition a été rejeté par 17 voix contre 12.

Le représentant républicain Pete King, qui avait proposé l'amendement, a déclaré devant la presse qu'il n'était «pas d'accord avec l'argument de la séparation des pouvoirs».

Le «Secret Service» chargé de la protection du président est mis en cause dans cet incident. M. King estime que la Maison Blanche, via Desiree Rogers, porte elle aussi une part de responsabilité.

Le soir du 24 novembre, lors du dîner officiel en l'honneur du Premier ministre indien Manmohan Singh, le couple avait réussi à entrer sans invitation à la Maison Blanche et à se faire photographier lors d'une poignée de mains avec le président Obama.

Si les Salahi refusent toujours de se rendre au Congrès, malgré les assignations, un vote de la Chambre dans son ensemble pourrait autoriser l'emploi de moyens coercitifs pour les obliger à comparaître.

Mais le couple assigné pourrait évoquer le cinquième amendement de la Constitution américaine pour refuser de répondre à la commission.

Le président de la commission, Bennie Thompson, a indiqué que d'après une lettre des avocats du couple adressée aux élus, les intrus précisent qu'ils «refusent de témoigner dans une audition publique ou de répondre (aux) questions sous quelque forme que ce soit».

«Les raisons invoquées par les Salahi pour refuser de témoigner sont hors de propos», a ajouté M. Thompson lors de la séance de mercredi.

La commission avait convoqué les Salahi le 3 décembre dernier pour les entendre. En l'absence du couple, les élus avaient entendu le directeur du «Secret Service», Mark Sullivan.

Au cours de son audition, M. Sullivan avait rapidement reconnu la faute. «A nos yeux, une erreur a été commise», avait-il dit en ajoutant: «nous ne pouvons nous permettre aucune erreur».

Dans une interview au quotidien USA Today et au Detroit Free Press le 3 décembre, le président Obama avait assuré, pour sa part, qu'il se sentait en sécurité et qu'il continuait de faire confiance au «Secret Service».