Un Américain soupçonné d'être un tueur en série après que les corps de 11 femmes ont été retrouvés dans sa maison, a plaidé jeudi non coupable pour irresponsabilité mentale devant un tribunal local de Cleveland (Ohio), a-t-on appris de source judiciaire.

Anthony Sowell a plaidé «non-coupable pour irresponsabilité mentale», a assuré à l'AFP le bureau du procureur, par liaison vidéo depuis la prison où le suspect est en détention provisoire depuis fin octobre.

Mardi, cet homme noir de 50 ans avait été formellement renvoyé devant un tribunal par un jury et devra répondre de 85 chefs d'accusation, dont onze meurtres, deux viols et une tentative de viol.

«Ca ne veut rien dire à moins que la défense puisse le prouver», a assuré à propos de cette plaidoirie Bill Mason, procureur du comté de Cuyahoga, à l'AFP. Il a rappelé qu'en droit américain, la possibilité qu'un accusé soit irresponsable n'empêche pas la tenue du procès.

Si l'accusé est déclaré coupable par un jury, ce même jury examine dans une deuxième phase du procès le détail des circonstances personnelles qui l'ont amené à commettre un crime. «C'est un jury qui décidera si la défense a fait la preuve de son irresponsabilité, si tel est le cas, alors, au lieu d'aller en prison, il ira dans un hôpital psychiatrique où son état sera réévalué tous les deux ans», a détaillé M. Mason.

Libéré en 2005 après avoir purgé 15 ans de prison pour un viol commis en 1989, il a été à nouveau arrêté le 31 octobre, deux jours après la découverte des premiers corps dans l'enceinte de sa maison de Cleveland, surnommée «maison de l'horreur» par les médias américains.

Cinq corps de femmes en état de décomposition avancée avaient été trouvés dans la maison même, et un sixième cadavre enterré dans le jardin. Quelques jours plus tard, les enquêteurs ont annoncé avoir mis au jour quatre autres cadavres et un crâne, portant le nombre de victimes présumées de M. Sowell à onze.

Selon le bureau du procureur, les crimes ont eu lieu entre juin 2007 et juin 2009.

Le procureur a annoncé qu'il réclamerait la peine de mort.

La France a adopté en 2008 le principe d'un «mini-procès» pour les parties civiles qui ne croient pas à l'irresponsabilité pénale d'un accusé. Une audience publique leur offre notamment la possibilité d'entendre des témoins, ainsi que l'auteur présumé des faits.