La tuerie qui a fait 13 morts sur une base militaire américaine le 5 novembre est le résultat d'une forme de «terrorisme né sur le sol» américain, a déclaré jeudi le sénateur indépendant Joe Lieberman au cours d'une audition au Congrès.

M. Lieberman, qui préside la commission de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales au Sénat, a une nouvelle fois jugé que la fusillade, «au vu des preuves disponibles, était un attentat terroriste».

M. Lieberman, l'un des plus fervents soutiens d'Israël au Sénat américain, avait déjà qualifié mercredi la tuerie de Fort Hood au Texas (sud), au cours de laquelle 42 personnes ont également été blessées, d'«attentat terroriste le plus destructeur» aux Etats-Unis depuis le 11 septembre.

L'auteur des tirs est un psychiatre de l'armée d'origine palestinienne de 39 ans, Nidal Malik Hasan.

M. Lieberman a indiqué que la commission qu'il préside enquêtait pour savoir «si les agences fédérales et les employés fédéraux impliqués ont raté des signes ou n'ont pas su établir certains liens, ce qui a pu permettre à Hasan de mettre en oeuvre son projet de mort».

L'armée de Terre américaine mène de son côté sa propre enquête.

M. Lieberman a exprimé la conviction que cette tuerie n'est «pas un événement isolé» mais «fait partie d'un mouvement plus vaste de terrorisme né sur le sol (américain) qui a émergé au cours des dernières années».

Un rapport de la commission paru en 2008, portant sur les liens entre l'extrémisme islamiste et les menaces terroristes aux Etats-Unis «montre le danger grandissant de ces terroristes agissant comme des loups solitaires, ce que semble être devenu le commandant Hasan», a dit M. Lieberman.

Au cours de cette audition, une ancienne conseillère pour la sécurité intérieur de George W. Bush, Frances Fragos Townsend, a déclaré qu'elle ne comprenait pas pourquoi Nidal Hasan n'avait pas été mieux surveillé en dépit de signes inquiétants qui ont été envoyés, comme ses mauvaises évaluations professionnelles ou ses échanges avec un religieux yéménite radical.

«Je m'inquiète de voir que dans un monde marqué par le 11-Septembre il y ait pu avoir une sorte d'auto-censure, une réticence à poursuivre un membre de l'armée, un médecin qui est musulman», a-t-elle déclaré.