Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a annoncé jeudi une vaste enquête sur la tuerie qui a fait 13 morts sur une base militaire le 5 novembre à Fort Hood (Texas) pour déterminer si l'armée avait raté des signes avant-coureurs et si elle restait «vulnérable».

L'enquête qui doit durer 45 jours examinera les possibles «défaillances ou problèmes» qui ont précédé la tuerie et «ce que nous pouvons faire pour éviter qu'une telle chose se produise à nouveau», a dit M. Gates au cours d'une conférence de presse.

«Rien de ce que nous pourrons dire ne pourra réconforter les blessés, les proches des défunts et tous ceux qui vivent à Fort Hood qui ont été touchés par cet événement» a ajouté le secrétaire à la Défense.

L'auteur présumé des tirs, qui ont également fait 42 blessés parmi les personnels de la base, est un psychiatre de l'armée d'origine palestinienne de 39 ans, Nidal Malik Hasan.

Mercredi, le ministre de la Justice, Eric Holder avait qualifié de «troublants» les contacts que Nidal Malik Hasan aurait pu avoir avec un imam yéménite radical.

A la suite de son collègue de la Justice, Robert Gates a lui aussi estimé que ces contacts étaient «troublants», tout en soulignant qu'il souhaitait «disposer de tous les éléments» avant de «tirer de quelconques conclusions».

Au cours de la même conférence de presse, des journalistes ont demandé à M. Gates s'il pensait que la fusillade entrait dans la catégorie des «attaques terroristes». «Je ne vais pas entrer dans ce débat», a répondu le secrétaire à la Défense, en ajoutant qu'il s'en remettait «au système judiciaire militaire» pour répondre.

M. Gates a également mis en garde contre le risque de jeter l'opprobre sur une communauté tout entière; une référence implicite au fait que le tireur présumé est musulman.

L'amiral Mike Mullen, le plus haut gradé de l'armée américaine, présent aux côtés de M. Gates jeudi, a observé qu'«il est nécessaire de traiter tout le monde de la même manière».

Un peu plus tôt jeudi, la radio publique américaine (NPR) a révélé que Nidal Malik Hasan avait été mis en garde par le passé par sa hiérarchie qui n'était pas satisfaite de son comportement au travail.

En mai 2007, un document interne à l'armée américaine avait ainsi évoqué de «graves inquiétudes» quant au «professionnalisme et à l'éthique» de Nidal Hasan, selon NPR qui diffuse le document sur son site internet.