La justice américaine veut saisir des biens appartenant à un groupe musulman soupçonné d'être lié au gouvernement iranien, parmi lesquels quatre mosquées et un gratte-ciel new-yorkais.

Selon le parquet fédéral de New York, la fondation Alavi a commis des «infractions à (la législation sur) le blanchiment d'argent» en transférant illégalement des fonds au gouvernement iranien.

Le procureur fédéral Preet Bharara a lancé une procédure auprès d'un tribunal pour obtenir la saisie de comptes bancaires de la fondation et d'une société écran présumée, ainsi que son siège, un immeuble de 36 étages installé sur la prestigieuse 5e Avenue à New York.

Parmi les autres biens de la fondation dont la justice réclame la saisie figurent des centres islamiques dans les Etats du Maryland, de la Virginie, du Texas et de Californie.

«Comme la plainte d'aujourd'hui le relate en détail, la fondation Alavi a servi de vitrine au gouvernement iranien», a assuré M. Bharara. «Depuis deux décennies, les affaires de la fondation Alavi ont été dirigées par différents responsables iraniens, dont les ambassadeurs iraniens aux Nations unies, en infraction avec plusieurs lois américaines», a-t-il ajouté.

Washington, qui n'entretient plus de relations avec Téhéran depuis 1979, accuse régulièrement la république islamique de financer des groupes terroristes et de vouloir produire une bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.

Les centres islamiques qui seraient saisis abritent entre autres des mosquées et des écoles.

Selon le parquet, la fondation Alavi a envoyé des fonds, dont ceux résultant de la location de l'immeuble de la 5e avenue, à la banque nationale iranienne Melli, et ce via la société Assa.

Cette dernière société a déjà été dénoncée par le Trésor américain en décembre 2008 comme une vitrine de la banque Melli, placée sur la liste noire américaine depuis l'année précédente, avec pour effet un gel de ses avoirs.

La fondation Alavi avait été créée après la Révolution islamique pour succéder à la fondation Pahlavi, utilisée par l'ancien shah renversé en 1979 pour des actions caritatives aux Etats-Unis.

Depuis, la fondation a été placée directement sous l'autorité du guide suprême iranien, actuellement l'ayatollah Ali Khamenei, selon le parquet