Le militaire d'origine palestinienne soupçonné d'avoir ouvert le feu à la base de Fort Hood au Texas a commencé à parler, a annoncé lundi l'armée américaine, quatre jours après le massacre qui a fait 13 morts et 28 blessés

Nidal Malik Hasan, le psychiatre musulman hospitalisé après avoir été blessé par balles par les forces de l'ordre pendant la fusillade de jeudi, «parle avec l'équipe médicale», a précisé à l'AFP Maria Gellegos, du centre médical Brooke de l'armée de Terre, à San Antonio.

La porte-parole a toutefois refusé de préciser si le suspect, qui avait été placé sous respiration artificielle après la tuerie, parlait également avec les enquêteurs chargés de faire la lumière sur ce massacre dont le mobile reste incertain.

Selon les premières conclusions de l'enquête, révélées samedi soir, le suspect semble avoir agi seul à la base texane de Fort Hood, mais la police n'exclut pas la possibilité qu'il ait voulu perpétrer un attentat suicide.

D'après le Washington Post de lundi, les enquêteurs examinent de possibles liens entre l'auteur de la fusillade et un imam né aux États-Unis que les autorités américaines présentent comme un fervent soutien d'Al-Qaeda depuis qu'il a quitté la mosquée de Virginie (est) où il prêchait.

En 2001, Hasan fréquentait la mosquée Dar al-Hijrah de Falls Church, dans la banlieue de Washington, en même temps que cet imam, Anwar al-Aulaqui. Ce dernier aurait eu des liens avec des responsables d'Al-Qaeda, dont deux des terroristes du 11 septembre 2001, selon un responsable américain, précise le Washington Post.

Dans un message publié lundi sur son site Internet, l'imam Aulaqui, installé depuis 2002 au Yémen, a jugé que le militaire américain avait commis un «acte héroïque» lors de la fusillade de Fort Hood, a rapporté le centre américain de surveillance des sites Internet islamistes SITE.

Selon sa famille, Hasan se plaignait d'être victime de harcèlement au sein de l'armée du fait de sa confession musulmane et redoutait d'être prochainement envoyé en Afghanistan. Il cherchait à quitter l'armée et tentait de négocier le remboursement de ses frais d'études.

La presse américaine a également rapporté un incident qui a lieu mi-août dans l'immeuble où le militaire était connu sous le nom de «Numéro 9», du nom du studio qu'il occupait depuis son arrivée à Fort Hood quelques semaines plus tôt: un militaire de retour d'Irak, du nom de John Van de Walker, a rayé la carrosserie de la voiture de Nidal Malik Hasan et arraché un auto-collant proclamant «Allah est amour», a rapporté le Washington Post, précisant que le psychiatre avait ensuite porté plainte. 

Fort Hood, la plus grande base de l'armée américaine se préparait à recevoir mardi le président Barack Obama et son épouse Michelle, à l'occasion d'une cérémonie d'hommage aux victimes, où quelque 5000 personnes étaient attendues. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, devait arriver sur place lundi soir.

Les soldats tués à Fort Hood recevront les mêmes honneurs que ceux réservés aux soldats tombés sur le front en Irak et Afghanistan.

Une autre installation militaire américaine a été le théâtre d'une fusillade. Un Marine a été arrêté lundi pour le meurtre présumé d'un de ses camarades dans l'enceinte d'une base militaire en Caroline du nord vendredi, a annoncé un porte-parole de l'armée, sans préciser le mobile de ce geste.