L'Iran doit «choisir» entre rester fixé sur le passé ou ouvrir la voie à «plus d'opportunités, de prospérité et de justice» pour son peuple, a indiqué le président américain Barack Obama à l'occasion du 30e anniversaire de la prise d'otages à l'ambassade américaine à Téhéran.

«Depuis 30 ans nous entendons ce contre quoi est le gouvernement iranien; la question désormais est pour quelle sorte d'avenir est-il?», a déclaré mardi soir M. Obama dans un communiqué. «Il est temps pour le gouvernement iranien de décider s'il veut rester fixé sur le passé ou s'il veut faire les choix qui ouvriront la porte à plus d'opportunités, de prospérité et de justice pour son peuple», a-t-il ajouté.

Le 4 novembre 1979, quelques mois après le renversement du Shah par la révolution islamique en Iran, des étudiants islamistes radicaux iraniens s'étaient rendu maîtres de l'ambassade américaine à Téhéran avant de retenir 52 Américains en otage durant 444 jours.

Ils affirmaient agir en réponse au refus de Washington de remettre au nouveau régime le Shah déchu, Mohammed Reza Pahlavi.

M. Obama a rendu hommage aux otages et à leurs familles pour «leur rôle et leur sacrifice extraordinaires».

«Cet évènement a contribué à placer les États-Unis et l'Iran sur le chemin du soupçon, de la méfiance et de la confrontation durables», a estimé M. Obama.

«J'ai clairement fait savoir que les États-Unis d'Amérique voulait dépasser ce passé et cherchait, avec l'Iran, une relation basée sur les intérêts mutuels et le respect mutuel», a-t-il ajouté.

Il a rappelé que Washington avait «reconnu le droit international de l'Iran à un programme nucléaire pacifique» et «démontré (sa) volonté de prendre des mesures d'instauration de la confiance aux côtés d'autres membres de la communauté internationale».

«Nous avons clairement fait savoir que si l'Iran se conformait aux obligations communes à toutes les nations, il y aurait une voie pour une relation plus prospère et plus productive avec la communauté internationale».

À Téhéran, les forces de l'ordre se préparaient à la manifestation annuelle marquant, dans les rues de la capitale, l'anniversaire de la prise de l'ambassade.

Les deux pays avaient rompu leurs liens diplomatiques après cet évènement, qui continue d'être commémoré en Iran par des milliers de manifestants, principalement étudiants, qui se rassemblent devant l'ancien siège de l'ambassade - surnommé «l'antre des espions» - en criant «Mort à l'Amérique!», «Mort à Israël!».

Cet anniversaire survient alors que la communauté internationale, États-Unis en tête, a mis lundi la pression sur l'Iran, lui demandant de répondre rapidement au projet d'accord de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur son programme nucléaire.

Mardi à Téhéran, le guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei a affirmé qu'il refuserait tout diktat américain dans les négociations sur le nucléaire, assurant que l'Iran ne serait «pas dupe» du «ton conciliant des États-Unis».