À partir de mercredi, les écoles publiques de New York lanceront une campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) qui vise à vacciner plus d'un million d'enfants d'ici à décembre. Mais Amanda Castillo, une fillette de 8 ans, ne sera pas du nombre. Ainsi en a décidé sa mère.

«Je dois avouer que les effets secondaires du vaccin me font plus peur que la grippe elle-même», déclare Maria Castillo en allant cueillir sa fille dans une école primaire du quartier East Village, à Manhattan. «J'ai lu tous les articles du New York Times sur le sujet et aucun ne m'a rassurée.»

 

Sam Singer, père d'un enfant d'âge scolaire, a une opinion diamétralement opposée à celle de Maria Castillo. Il entend ainsi profiter de l'initiative de la Ville de New York, qui offrira gratuitement le vaccin contre la grippe A (H1N1) aux élèves des écoles primaires d'abord et à ceux des écoles secondaires ensuite.

«C'est vraiment la meilleure façon de protéger mon fils», dit Sam Singer, dont le garçon de 6 ans fréquente le même établissement qu'Amanda Castillo. «J'ai fait des recherches sur les vaccins en général et sur celui contre le virus A (H1N1) en particulier et je ne vois aucune raison d'avoir peur.»

Aucun sondage n'a été réalisé à New York pour déterminer le pourcentage des parents qui se retrouvent dans le camp de Maria Castillo ou dans celui de Sam Singer. Une étude nationale a cependant révélé cette semaine que 52% des parents américains veulent que leurs enfants soient vaccinés contre la grippe A (H1N1). En revanche, plus de six adultes sur dix refuseront de se faire vacciner eux-mêmes, selon le sondage publié dans le Washington Post.

À New York, les élèves pourront recevoir le vaccin contre la grippe A (H1N1) sous forme de vaporisateur nasal ou par injection intramusculaire, selon la réponse qu'auront donnée leurs parents dans un formulaire de consentement offert en 10 langues, dont l'ourdou et le bengali.

Comme plusieurs autres grandes villes américaines, New York doit échelonner sa campagne de vaccination sur plusieurs semaines en raison d'une pénurie de vaccins contre le virus A (H1N1) aux États-Unis, un problème que les laboratoires pharmaceutiques ne devraient pas pouvoir résoudre avant le mois de décembre. «En ce moment, nous en sommes à un stade où la demande est plus forte que la production», a déclaré la secrétaire à la Santé, Kathleen Sebelius.

La demande est également plus forte que la controverse au sujet de la campagne de vaccination aux États-Unis, où 30% des gens ne font pas confiance à la sécurité des vaccins contre le virus A (H1N1), selon le sondage du Washington Post. Manuela Ruiz, une mère new-yorkaise, fait partie de ce groupe. Elle fera néanmoins vacciner sa fille de 7 ans.

«Je ne suis pas en faveur de la vaccination, mais j'ai l'impression de ne pas avoir le choix, dit-elle à l'extérieure de l'école de sa fille. Quand j'ai appris que le vaccin serait offert gratuitement, je me suis dit que tous les enfants le recevraient. Je ne veux pas que ma fille soit la seule à ne pas être vaccinée.»