Le Congrès américain va envoyer au président Barack Obama pour promulgation, après un vote au Sénat jeudi, un texte visant à sanctionner les compagnies étrangères qui vendent de l'essence à l'Iran, dans le cadre du projet de loi de budget de l'Energie pour 2010.

Les sénateurs ont approuvé le projet de budget 2010 du département de l'Energie par 80 voix contre 17.

Selon le texte, aucune compagnie ne pourra bénéficier de contrats avec le département de l'Energie dans le cadre de l'approvisionnement de la réserve stratégique si elle vend des produits pétroliers à l'Iran pour plus d'un million de dollars.

Les réserves stratégiques de pétrole américaines visent à protéger les Etats-Unis des situations d'urgence de perturbation de l'offre.

La même disposition a été approuvée par la Chambre le 1er octobre dernier.

Les sénateurs républicains Jon Kyl et Susan Collins, auteurs du texte, s'étaient alors félicités dans un communiqué du vote de la Chambre.

«Il est opportun qu'aujourd'hui, alors que le président entame sa stratégie de discussion avec les Iraniens, un texte de loi lui soit destiné (...) pour interdire au gouvernement américain d'acheter du pétrole aux compagnies qui vendent ou expédient de l'essence en Iran», avaient-ils écrit.

«Cette mesure envoie un message aux compagnies qui mettent le profit au-dessus de la sécurité», avaient-ils ajouté.

L'Iran, grand producteur de pétrole, doit néanmoins importer 40% de son essence.

D'autres projets de loi de sanction sont à l'étude au Congrès. Le sénateur démocrate Christopher Dodd, président de la commission bancaire, s'est dit déterminé récemment à produire un texte avant la fin du mois d'octobre.

Jeudi, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants a indiqué qu'elle allait examiner le 28 octobre un projet de loi de sanctions pour donner au président Barack Obama les moyens d'utiliser l'arme des sanctions en cas d'échec de la solution diplomatique. Le texte vise également les importations d'essence iraniennes.

Ce projet de loi a été déposé à la chambre basse il y a près de six mois et bénéficie du soutien de 327 membres.

Toutefois, Howard Berman le président de la commission des Affaires étrangères, a indiqué jeudi dans un communiqué qu'il préférait, avant d'en venir aux sanctions, «résoudre la question nucléaire par des moyens diplomatiques».

Mercredi, la Chambre a adopté un projet de loi autorisant les Etats et les gouvernements locaux à écarter des marchés publics les entreprises faisant affaire avec l'Iran dans le secteur de l'énergie. Le texte vise les compagnies ayant investi 20 millions de dollars ou plus dans le secteur de l'énergie en Iran.