Il n'a ni le sex-appeal de Sarah Palin, ni l'argent de Mitt Romney, ni le bagout de Mike Huckabee, mais il semble croire en ses chances de devenir le républicain qui affrontera Barack Obama à l'occasion de l'élection présidentielle de 2012. Son nom? Tim Pawlenty. Tim qui?

Le gouverneur du Minnesota, qui exercee son troisième et dernier mandat à ce poste, n'aurait pas aujourd'hui à répondre à cette question si les conseillers de John McCain avaient eu le dernier mot dans la sélection du candidat républicain à la vice-présidence en 2008. C'est lui, et non la gouverneure d'Alaska, qu'ils avaient préféré comme colistier du sénateur d'Arizona, selon The Battle for America, 2008, le livre des journalistes Dan Balz et Haynes Johnson sur la dernière course à la Maison-Blanche.

 

N'ayant pas été choisi par McCain, Pawlenty est donc encore peu connu en dehors de son État, où cet avocat de formation, amateur de hockey et de pêche, a vu le jour il y a 48 ans au sein d'une famille modeste - son père était routier et sa mère, ménagère, est morte du cancer alors qu'il avait 15 ans.

Mais ses ambitions présidentielles ne semblent plus faire de doute. Après tout, le gouverneur n'a-t-il pas accepté hier une invitation de prononcer un discours le 7 novembre devant les membres du Parti républicain d'Iowa, l'État rural du Midwest où aura lieu le premier rendez-vous électoral de la campagne présidentielle de 2012? C'était le dernier signe d'une longue liste témoignant de ses intentions.

«Il est entendu que Tim Pawlenty fait campagne pour la présidence des États-Unis. Je ne pense pas qu'aucun doute ne subsiste à ce sujet au Minnesota», dit Larry Jacobs, politologue à l'Université du Minnesota.

Mais a-t-il la moindre chance?

«Il fait face à des obstacles importants, répond Jacobs. Non seulement il n'a pas une fortune personnelle comme Mitt Romney, mais il vient aussi d'un État où il est difficile de trouver des bailleurs de fonds pour financer une campagne présidentielle.»

Tim Pawlenty a également des atouts. À un peu plus d'un an de la fin de son troisième mandat comme gouverneur, il jouit d'un taux de popularité supérieur à la plupart de ses homologues américains. Il aura réussi à faire accepter à un État plutôt démocrate un programme résolument conservateur reposant sur des coupes budgétaires et le refus des hausses d'impôts. Il aura également instauré une période de réflexion obligatoire de 24 heures avant de procéder à un avortement dans son État et fait voter une loi exigeant que le serment d'allégeance aux États-Unis soit récité dans les écoles publiques.

«Il a déjà commencé à utiliser sa feuille de route comme conservateur fiscal pour critiquer Barack Obama sur la question du déficit, dit Steven Schier, politologue au Carleton College. Je suis persuadé qu'il continuera à marteler ce thème au cours des prochaines années.»

Comme d'autres observateurs de la scène politique au Minnesota, Schier décrit le gouverneur Pawlenty comme un homme sympathique et affable, avec lequel on aimerait jouer au hockey ou aller à la pêche.

«Mais il n'excite pas les foules comme Barack Obama et Sarah Palin, dit-il. Or, c'est important dans une campagne. Il ne suffit pas d'être sympathique, intelligent et compétent.»