L'annonce à Copenhague de l'élimination, au premier tour de scrutin, de la candidature de Chicago aux Jeux olympiques d'été de 2016 a été accueillie dans la consternation, ce vendredi matin, dans la métropole de l'Illinois.

Plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies dès 9h près du Daley Plaza Center, au coin des rues Washington et LaSalle, dans le centre-ville de Chicago. Sur la petite place où des écrans géants avaient été installés, des drapeaux, des oriflammes et des tee-shirts «I back the bid, Chicago 2016» donnaient aux lieux une ambiance bon enfant.

Mais à 10h25, une véritable douche froide est tombée sur l'assistance quand le président du Comité international olympique, Jacques Rogge, est apparu sur les écrans et a annoncé qu'après un premier tour de scrutin, la ville de Chicago avait obtenu le moins de suffrages et était donc éliminée.

On aurait entendu une mouche voler sous les écrans de télévision. Les personnes rassemblées ont commencé lentement à quitter les lieux, d'autres demeurant immobiles face à l'écran, consternées par la nouvelle.

«C'est sûr qu'on est déçus, a dit Diana, toute d'orange vêtue, la couleur de la candidature de Chicago. On ne pensait pas que Chicago serait éliminé si tôt.»

«Je suis abasourdi, a dit de son côté le pasteur Joseph C. Kyles, qui avait eu accès à la zone VIP. Chicago avait travaillé très fort pour cette candidature. Je pense que les gens de Chicago peuvent être fiers des efforts qu'ils ont faits. Je ne sais pas si on aurait pu faire mieux.»

Pour l'homme d'affaires Scott Bruner, Chicago ne devrait pas se décourager et penser à poser sa candidature pour les Jeux 2020. «C'était une première expérience pour notre comité, dit-il. Si le maire Richard Daley peut prendre la mesure de cet échec et rebondir, pourquoi pas? Car je pense que la ville de Chicago a tous les atouts pour cet événement.»

C'est aussi l'avis d'Andrew Baskin qui retournait à son travail, ses pancartes Chicago 2016 sous le bras. «C'était une première pour Chicago, dit-il. Cela nous donne de l'expérience et ce n'est pas la fin du monde.»

Quelques Québécois en vacances à Chicago étaient aussi sur les lieux. Pour l'avocate Françoise Provost, cet échec de Chicago peut être aussi perçu comme celui du président Barak Obama, qui s'était très impliqué («peut-être un peu trop», dit-elle) en faveur de la candidature de Chicago, se déplaçant même à Copenhague avec sa femme.

Des Républicains avaient d'ailleurs critiqué le président Obama sur cette implication, questionnant «les priorités du président», peut-on lire dans l'édition de vendredi du Chicago Tribune.

Dans le même quotidien, on faisait remarquer que la candidature de Chicago comportait des aspects négatifs propres à lui nuire: le fait que les garanties financières avaient créé une controverse pendant des mois, le soutien très modéré de la population derrière ce projet, le fait que les États-Unis ont déjà accueilli huit fois les Jeux olympiques et même le fait que la Ville de Chicago a un lourd bilan de «corruption publique».