Barack Obama est à nouveau en campagne, avec l'espoir d'obtenir une victoire politique, même symbolique, alors qu'il rencontre une forte opposition à son projet de réforme de la santé et à la présence américaine en Afghanistan. Le président des Etats-Unis va se rendre cette semaine à Copenhague pour soutenir la candidature de sa ville de Chicago à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2016.

Il prévoit de quitter Washington jeudi, a précisé à l'Associated Press l'une de ses conseillères, Valerie Jarrett, afin d'être au Danemark à temps pour assister à la présentation finale de la candidature de Chicago devant le Comité international olympique (CIO). «Sa présence physique vient simplement amplifier tout ce qu'il a dit», se réjouit le président du comité Chicago 2016, Pat Ryan. ôôCela met juste une énorme point d'exclamation sur le soutien de la candidature, le soutien du mouvement olympique, le respect pour le mouvement et le respect pour les membres du CIO eux-mêmes.»

Reste à savoir si la présence exceptionnelle du chef de l'exécutif américain donnera à Chicago l'avantage sur ses trois concurrentes: Madrid, Tokyo et Rio de Janeiro -légèrement favorite- lors du vote de vendredi.

La lutte est serrée, avec une décision qui devrait se jouer à seulement quelques voix. Si le président du CIO Jacques Rogge a insisté sur le fait que les chefs d'Etat et de gouvernement n'étaient pas censés être là, leur présence a souvent eu une influence lors des précédents votes.

Quand Londres postulait pour les Jeux olympiques de 2012, l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, ainsi que son épouse Cherie, s'étaient rendus à Singapour avant le vote, consacrant deux journées pleines à des activités de lobbying auprès des membres du CIO.

M. Blair avait invité les membres du CIO dans la suite qu'il occupait dans un hôtel pour des entretiens en tête-à-tête et sa sincérité avait fait une très forte impression sur les votants.

Deux ans plus tard, Vladimir Poutine avait fait la même chose pour soutenir la candidature de Sotchi aux JO de 2014. Il avait terminé son intervention en anglais pour faire bonne impression, alors qu'il s'exprime presque toujours en russe.

Barack Obama aura peu de temps -s'il en a- pour s'entretenir avec les membres du CIO à Copenhague, mais son épouse Michelle le fera. Elle prévoit de passer deux jours -mercredi et jeudi- à rencontrer individuellement ces dignitaires olympiques. La conseillère présidentielle Valerie Jarrett a déjà rencontré Tony Blair la semaine dernière pour lui demander conseil sur la meilleure manière de négocier le processus.

«Une conversation ou un exemple ou une illustration qui marque peut faire la différence», a souligné Michelle Obama.

Le pouvoir de Barack Obama et sa personnalité auront un impact, a pour sa part reconnu un membre du comité exécutif du CIO, Gerhard Heiberg. Mais ce dernier, ainsi que ses collègues, ont déjà passé beaucoup de temps à étudier chaque candidature et à lire le rapport d'évaluation du comité.

«Je ne suis pas sûr que c'est la meilleure chose qui puisse se produire», a commenté M. Heiberg, semblant douter de l'efficacité de la présence de Barack Obama.

Bien sûr, les autres villes candidates auront aussi leurs représentants: le roi Juan Carlos et l'ancien président du CIO Juan Antonio Samaranch pour Madrid, le nouveau Premier ministre japonais Yukio Hatoyama pour Tokyo, Pelé et le président Luiz Inacio Lula da Silva pour Rio de Janeiro.

Barack Obama est le premier président américain à s'impliquer personnellement auprès du CIO pour une ville de son pays. Pour la candidature de New York aux JO de 2012, l'ex-sénatrice Hillary Clinton était la personnalité américaine la plus haut placée à participer.