Une visite surprise en Irak du vice-président américain Joe Biden, destinée à accélérer la réconciliation nationale, a débuté mardi avec la chute de plusieurs obus de mortier près de l'ambassade américaine à Bagdad dans la zone verte ultra protégée.

Quatre obus sont tombés à une centaine de mètres de l'ambassade, selon un responsable au ministère de l'Intérieur. Un journaliste de l'AFP présent devant l'ambassade a vu s'abattre deux d'entre eux.

Un reporter voyageant avec M. Biden a affirmé que plusieurs signaux d'alarme avaient retenti mais que le vice-président était sain et sauf.

Le vice-président est arrivé en Irak pour tenter une nouvelle fois de faire avancer une réconciliation nationale au point mort, principalement en raison de la dispute entre la région autonome du Kurdistan et Bagdad sur des zones contestées.

Lors de cette visite, il doit rencontrer le président irakien Jalal Talabani, le premier ministre Nouri al-Maliki et plusieurs hauts responsables irakiens.

M. Biden a affirmé aux journalistes qu'il était venu «écouter». «Des élections réussies sont une condition essentielle pour trouver une solution aux questions politiques en suspens», a-t-il ajouté, en référence aux élections législatives de janvier 2010.

Ce scrutin législatif, le premier depuis 2005, dessinera le paysage politique de l'Irak pour les années à venir, au moment où les soldats américains se retirent progressivement du pays.

Ils devront avoir définitivement quitté le pays fin 2011, selon un accord de sécurité signé entre Washington et Bagdad. M. Biden a indiqué à ce sujet que l'armée américaine était «optimiste» sur son retrait à cette date.

Lors d'une précédente visite début juillet, M. Biden avait agité la menace d'un désengagement des États-Unis si l'Irak replongeait dans une guerre communautaire.

Il avait rendu public l'agacement de l'administration américaine devant l'absence de progrès dans le règlement de différends qui pourraient à tout moment déboucher sur une reprise de la violence ayant plongé le pays dans le chaos en 2006 et 2007.

Mais ces propos avait provoqué une violente réaction de Bagdad, qui avait répondu non aux «ingérences» américaines.