Une majorité d'Américains, 52%, disent désapprouver la façon dont Barack Obama gère le dossier de la réforme de l'assurance-santé, selon un sondage Associated Press-Gfk publié mercredi à quelques heures du discours que doit prononcer le président américain devant le Congrès.

D'après cette enquête, 52% des personnes interrogées désapprouvent en septembre la gestion du président américain sur ce dossier, contre 43% lors du dernier sondage en juillet. Quarante-deux pour cent disent l'approuver, contre 50% lors de la précédente enquête. Par ailleurs, 50% des personnes interrogées se disent satisfaites de l'action de Barack Obama en tant que président, contre 55% en juillet. Le nombre de mécontents est en hausse, 49% contre 42% il y a deux mois. Ce sondage a été réalisé par téléphone (fixe et portable) du 3 au 8 septembre sur un échantillon de 1001 adultes, avec une marge d'erreur de 3,1 points.

Promesse phare de sa campagne, la réforme du système de santé a semblé échapper cet été au président américain, dépassé par les voix dissonantes dans son propre camp et pris directement pour cible par les conservateurs et certains démocrates «centristes» opposés, notamment, à la création d'une assurance-maladie publique.

Barack Obama va tenter une fois pour toutes de reprendre la main sur sa réforme mercredi soir devant le Congrès. Alors que les parlementaires faisaient leur rentrée mardi, l'attente était grande autour de ce discours retransmis à la télévision en «prime time», déjà présenté comme l'un des plus importants de son mandat.

Lors de ce discours, le président Barack Obama s'efforcera de donner aux Américains une vision beaucoup plus précise de ce que devrait être une réforme du système de santé, dans le discours à l'enjeu politique considérable qu'il prononcera mercredi devant le Congrès.

Le président américain a affirmé que son discours était destiné à «dissiper certains mythes» et «la bêtise qui circule» sur le sujet, dans une interview diffusée mercredi sur la chaîne ABC. «Le discours est destiné à s'assurer que les Américains savent clairement ce que nous proposons. (...) Et à dissiper certains mythes et -pour être franc- la bêtise qui circule depuis un moment», a dit le président qui doit s'exprimer à partir de 20H00 à la tribune de la Chambre des représentants devant les deux chambres du Congrès.

Alors que cette réforme donne lieu à une bataille politique intense dans le pays et inquiète de nombreux Américains, M. Obama a admis avoir «probablement laissé trop d'ambiguïtés, qui ont permis aux opposants de la réforme de saturer les ondes en racontant souvent n'importe quoi».

Il a réfuté ces critiques du projet: «Tout, depuis l'idée ridicule que nous voulons mettre en place des «tribunaux de la mort» (chargés de décider qui peut être soigné, ndlr), à l'idée fausse que cette réforme est destinée à fournir une assurance santé aux immigrés clandestins, et jusqu'à la notion plus vaste d'une main mise gouvernementale sur le système de santé».

Le président a annoncé qu'il présenterait «un plan beaucoup plus détaillé» que jusqu'à présent et a répété qu'il voulait à tout prix éviter que la réforme de la santé n'accroisse le déficit, affirmant que «si cela ajoute un centime au déficit, alors je ne soutiendrais pas le projet».

L'échec de cette réforme pourrait être lourd de conséquences pour sa présidence.

«C'est un test important», a reconnu mercredi le porte-parole de la Maison-Blanche Robert Gibbs sur la chaîne américaine CNN.

«Le président est impatient de présenter le plan» pour réformer le système de santé, a-t-il ajouté. «Il va recentrer l'effort et s'assurer que les gens savent ce que la réforme de la santé va faire pour eux».