Barack Obama a accusé samedi ses adversaires d'utiliser des arguments sans fondement pour monter les Américains contre son projet de réforme de l'assurance maladie. Le président américain a appelé à «un débat honnête».

«C'est une question de portée cruciale pour chaque Américain, et je suis content qu'autant de gens s'en mêlent», a-t-il déclaré lors de son allocution hebdomadaire à la radio et sur Internet. «Mais ce devrait être un débat honnête, qui ne soit pas dominé par des déformations délibérées et des distorsions absolues, répandues par ceux-là même qui seraient les premiers gagnants si les choses restaient exactement comme elles sont», a-t-il lancé. Le chef de l'État a une nouvelle fois affirmé que les immigrés clandestins ne bénéficieraient pas de la réforme, que les contribuables ne financeraient pas l'avortement, et que le gouvernement fédéral n'avait pas l'intention de prendre le contrôle de l'assurance maladie. «Ceux qui préféreront leur assurance privée n'auront aucune obligation de passer au programme public.»

Quant aux «tribunaux de la mort» qui décideraient si un malade est soigné ou non, selon l'ancienne gouverneuse de l'Alaska et ex-candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin, Barack Obama a répété qu'il n'existait rien de tel dans son projet, comme ôôtoute personne crédible» pouvait le constater. C'est «insultant pour moi et pour le peuple américain», «ce sont des allégations mensongères destinées à nous diviser», a-t-il ajouté.

Les républicains ont répliqué en appelant à la remise à plat de la réforme pour qu'elle s'articule autour des préoccupations du patient et non celles de Washington ou des assurances.

«Nous savons tous que quand le gouvernement dicte les règles et s'appuie sur les dollars des impôts, cela détruit le secteur privé, (cela ne crée) pas de concurrence», a déclaré le représentant Tom Price. «La réalité c'est que la proposition du président remet largement en question votre capacité à garder ou non votre programme (d'assurance-maladie) ou votre médecin», a-t-il ajouté.

Les États-Unis sont le seul pays développé où tous les citoyens ne disposent pas d'une couverture de santé. Environ 50 millions d'Américains, sur une population de 300 millions d'habitants, ne possèdent pas d'assurance maladie.

Le gouvernement prend en charge les pauvres et les personnes âgées mais la plupart des Américains souscrivent une assurance privée, en général auprès de leur employeur. Cependant tous les employeurs ne proposent pas ce service et tout le monde ne peut pas se payer ce service à titre privé.

Les Américains dépensent en moyenne deux fois et demi plus pour leur santé que les habitants des autres pays industriels sans obtenir de meilleurs résultats, en termes d'espérance de vie par exemple.