Les services psychiatriques de l'université de Virginia Tech ont échoué à diagnostiquer la dangerosité de l'étudiant Cho Seung-Hui, auteur de la plus sanglante fusillade de l'histoire des Etats-Unis qui avait fait 32 morts, évoquant des «sautes d'humeur».

A la demande des parents de Cho, l'université de Virginia Tech (Virginie, est), qui depuis l'événement avait égaré les archives des consultations psychologiques de cet étudiant, a publié mercredi ces compte-rendus qui font état de «sautes d'humeur (...) sans pensée de suicide ni d'homicide».

Après avoir abattu deux étudiants dans un dortoir au petit matin du 16 avril 2007, Cho Seung-Hui, un Sud-Coréen de 23 ans, avait bloqué avec des chaînes les portes d'un bâtiment de cours et fait un carnage méthodique avant de se donner la mort.

Quinze mois avant la fusillade, Cho s'était adressé aux services psychologiques de l'université en novembre et décembre 2005, parce qu'il avait inquiété son compagnon de chambre en parlant de suicide, de «rasoirs» et importuné une autre étudiante avec des messages électroniques intempestifs.

Ses consultations ont été limitées à deux entretiens téléphoniques et une nuit d'hospitalisation où on lui a recommandé de faire un suivi sur une base volontaire, une démarche qu'il ne fera jamais.

«Ce patient est très résistant à toute discussion sur ce qu'il ressent (..) Il nie toute pensée suicidaire», relève un des rapports de consultation où lui a été prescrit un tranquillisant.

Dans un questionnaire, Cho dit être déprimé depuis deux ans surtout au cours «d'interactions sociales». Il reconnaît des épisodes d'angoisse «constamment, quand il doit parler aux gens».

Selon un communiqué de l'université mercredi, ces compte-rendus de consultations montrent que le personnel du centre d'aide psychologique «a agi de façon adéquate (...) et offert un traitement» à Cho.

Tous ces documents, introuvables depuis deux ans, sont réapparus en juillet dernier au domicile d'un ancien directeur du centre d'aide psychologique de l'université, qui a quitté son poste en 2006. Ce directeur, qui avait rapporté ces archives chez lui «par mégarde», selon l'université, a été sommé de les retrouver dans le cadre de l'enquête.