Le président américain Barack Obama a entamé vendredi un périple dans les États farouchement indépendants de l'Ouest, pour tenter d'apaiser des critiques parfois virulentes à l'encontre de son vaste projet de réforme de la santé.

Vendredi, lors d'une rencontre avec 1300 citoyens à Belgrade dans le Montana, M. Obama a réservé ses critiques - acerbes - aux chaînes de télévision et aux compagnies d'assurance, les accusant d'abonder dans le sens des adversaires du projet de loi qui vise à offrir une couverture santé aux 46 millions d'Américains qui en sont dépourvus.

«Ces derniers temps, l'attention s'est portée sur certaines réunions d'information organisées par les membres du Congrès, surtout sur celles où les esprits se sont échauffés», a dit le président américain.

Il faisait référence à certains meetings où des participants ont été jusqu'à assimiler le projet de M. Obama au socialisme soviétique ou à l'Allemagne nazie, affirmant que cela illustrait la volonté du gouvernement d'avoir la main mise sur la population.

«Mais les chaînes de télé adorent le chahut», a souligné M. Obama, avant d'ajouter avec un sourire en coin: «il faut toujours se méfier des chaînes d'information».

Écoutant les participants raconter leurs expériences - parfois épiques - avec les compagnies d'assurance privées, le président américain a estimé que les Américains étaient «pris en otage (par les assureurs)».

«À tout moment, votre assurance peut refuser de vous couvrir, vous retirer votre couverture maladie, ou encore vous facturer une somme faramineuse que vous ne serez pas en mesure de régler juste au moment où vous avez cruellement besoin de soins», a-t-il dit.

«Tout cela va dans le mauvais sens. Des familles se retrouvent ruinées, des entreprises doivent déposer le bilan. C'est cela que nous allons changer en faisant voter la réforme de la santé cette année», a ajouté M. Obama.

Son administration espère un vote à l'automne dans ce dossier sur lequel les administrations démocrates successives se sont cassé les dents. Et les opposants à la réforme manifestent leur hostilité à la réforme de plus en plus bruyamment.

L'ancienne candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin a par exemple accusé M. Obama de vouloir mettre en place des «tribunaux de la mort» avec des «bureaucrates» qui décideraient qui a le droit ou pas d'être soigné.

«Si vous voulez un avenir différent, un avenir plus souriant, alors aidez-moi», a lancé Barack Obama en direction de la foule vendredi dans le Montana. «Le changement n'est jamais aisé. Combattre la peur n'a rien à voir avec la politique. Il s'agit d'aider les Américains», a-t-il ajouté.

Le président américain joue gros sur cette réforme. Une défaite législative constituerait un revers politique majeur et entamerait grandement son capital politique.

Ce week-end, M. Obama doit également se rendre dans le Colorado et l'Arizona, États où la suspicion à l'égard de Washington est monnaie courante. Il participera à d'autres rencontres avec les habitants, et en profitera aussi pour visiter des hauts lieux touristiques comme le Grand Canyon.