Le gouvernement américain travaillait vendredi avec le Congrès pour étendre la prime à la casse versée aux automobilistes achetant une voiture neuve, après que le milliard de dollars alloué au programme eut été épuisé bien plus vite que prévu.

Le programme existant, approuvé en juin pour aider une industrie en déconfiture, incite les automobilistes à abandonner leur ancienne voiture pour en acheter une neuve, moins consommatrice en carburant, et bénéficier d'une prime allant jusqu'à 4500 dollars.

Mis en oeuvre par le gouvernement lundi, le programme était censé durer jusqu'au 1er novembre ou jusqu'à épuisement des fonds. Les fonds ont été épuisés en moins d'une semaine.

Le programme a été un «immense succès» pour tout le monde: les automobilistes, les concessionnaires, et les constructeurs automobiles, a dit le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs.

«C'est quelque chose qui peut, qui doit, et qui sera étendu», a-t-il dit.

Des responsables de la Maison Blanche, du ministère des Transports et des parlementaires des deux camps travaillaient vendredi pour trouver l'argent, a-t-il dit.

La Chambre des représentants pourrait voter ce vendredi et allouer deux milliards de dollars supplémentaires au programme, a-t-on appris de sources parlementaires.

L'administration et le Congrès devaient s'entendre sur les modalités d'une prolongation, comme le montant qui y serait attribué ou la durée.

Le porte-parole de M. Obama a rejeté par avance les éventuelles critiques contre de nouvelles dépenses publiques à un moment où l'augmentation de déficits records fournit à l'opposition républicaine l'un de ses principaux arguments contre la majorité démocrate.

La prise de conscience que le milliard de dollars initial avait été consommé a déjà donné lieu à un accès de confusion jeudi. L'administration devait veiller à ce que des automobilistes n'achètent pas de véhicule en pensant que la prime s'appliquerait toujours alors que les fonds gouvernementaux seraient épuisés. Des nouvelles contradictoires ont circulé sur un arrêt du programme jeudi soir, et l'inquiétude est apparue sur le respect des transactions déjà opérées.

Le porte-parole de M. Obama a assuré que les automobilistes pouvaient se rendre samedi et dimanche chez leurs concessionnaires et que les engagements pris seraient honorés.

Il a réfuté que les critères aient été trop peu rigoureux, ce qui aurait favorisé un afflux de demandes. Il a fait valoir que les concessionnaires avaient fait la publicité de cette prime et que nombre d'acheteurs n'avaient au départ aucune intention d'acquérir un nouveau véhicule.

La prime avait deux objectifs principaux: aider une industrie dont deux des grands représentants américains, General Motors et Chrysler, viennent d'échapper à la faillite avec l'aide gouvernementale, et promouvoir les véhicules propres. Le montant de la prime est calculé en fonction de l'économie de carburant faite. Selon Himanshu Patel, analyste automobile chez JPMorgan Chase, le succès de cette prime est révélateur d'une «importante demande latente» pour des voitures neuves. Il a souligné que lors des récessions passées, les ventes de voitures avaient redémarré quatre à six trimestres avant le pic du chômage, ce qui correspondrait à peu près à la période présente si le nombre de sans-emploi devait culminer au deuxième semestre 2010.