Le président Barack Obama a plaidé lundi pour une coopération tous azimuts avec la Chine en affirmant l'importance déterminante de la relation entre les deux puissances, sans pour autant passer sous silence les préoccupations américaines quant au respect des droits de l'homme.

«Les relations entre les États-Unis et la Chine façonneront le 21e siècle, ce qui les place parmi les plus importantes relations bilatérales au monde», a dit le président américain, appelant à une collaboration face à la crise économique, au réchauffement climatique ou aux défis nucléaires nord-coréen et iranien.

Au moment où les deux pays aux relations compliquées engageaient deux jours de discussions approfondies à Washington, le président chinois Hu Jintao a fait parvenir aux participants un message de tonalité similaire à celui que M. Obama a délivré en personne.

«Nos deux pays doivent s'efforcer d'élargir les terrains d'entente, d'amenuiser les divergences, de renforcer la confiance mutuelle et la coopération», a dit M. Hu dans ce message envoyé à la première session du dialogue stratégique et économique que les deux présidents avaient annoncé lors d'une rencontre en avril à Londres.

Les différends ne manquent pas entre les États-Unis et la Chine, qu'ils concernent le déséquilibre des échanges commerciaux au profit de Pékin, la monnaie chinoise, sous-évaluée selon Washington, ou le dollar. La Chine réclame une nouvelle monnaie de réserve internationale. Première créancière des États-Unis en bons du Trésor américain, elle devrait redire à Washington combien elle s'inquiète pour son argent au moment où les États-Unis aggravent leurs déficits face à leur crise la plus grave depuis les années 30.

Les droits de l'homme et le Tibet ont constamment causé des tensions entre Washington et Pékin. Malgré les sensibilités chinoises, M. Obama n'a pas laissé ces questions de côtés. «En même temps que nous respectons la culture ancienne de la Chine et ses remarquables prouesses, nous croyons fermement qu'on doit respecter la religion et la culture de tous les peuples, que chacun doit pouvoir s'exprimer librement», a-t-il dit. «Cela inclut les minorités religieuses et ethniques de Chine, aussi sûrement que cela inclut les minorités des Etats-Unis».

Cependant, M. Obama a relevé l'étendue des intérêts communs et a souligné la nécessité de coopérer avec la Chine, puissance économique incontournable et membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. «Je ne me fais pas d'illusion, les États-Unis et la Chine ne vont pas être d'accord sur tout», a-t-il dit. Mais «notre capacité à être partenaires est la condition préalable du progrès face à bon nombre des problèmes mondiaux les plus pressants», a-t-il souligné. Comme son prédécesseur George W. Bush, il a préconisé le dialogue pour pouvoir se parler franchement.

Les États-Unis et la Chine, les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde doivent collaborer pour parvenir à une réponse mondiale lors du Sommet sur le changement climatique en décembre à Copenhague, a-t-il déclaré.

Ils doivent coopérer face à la crise économique, et M. Obama a préconisé une modernisation des institutions internationales pour que des économies comme la Chine soient mieux représentées.

Les États-Unis et la Chine, qui se sont souvent opposés au Conseil de sécurité, doivent veiller ensemble à dénucléariser la Corée du Nord et à empêcher que l'Iran ne se dote de la bombe atomique, a encore relevé M. Obama.