Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a rendu hommage jeudi aux soldats américains tombés en Irak en déposant une gerbe sur la tombe du soldat inconnu au cimetière militaire d'Arlington, près de Washington.

Au son de l'hymne national irakien puis de l'hymne américain, le Premier ministre s'est recueilli lors d'une cérémonie militaire réservée normalement aux chefs d'Etat, ponctuée de coups de canon.

Accompagné par sa délégation et le commandant des forces interarmées de la région de Washington, le général Karl Horst, M. Maliki a observé une minute de silence, devant une foule respectueuse de quelque 200 touristes américains.

Il n'a pas prononcé d'allocution.

«C'est une visite très importante pour marquer une nouvelle relation après le retrait des troupes» américaines des villes irakiennes, a commenté un responsable irakien, qui a requis l'anonymat.

Selon les services protocolaires du cimetière, c'est en fait la troisième fois que M. Maliki se rend au cimetière d'Arlington (Virginie) mais les deux premières visites n'étaient pas publiques.

Quelque 330 000 hommes ayant servi leur pays sont enterrés au cimetière d'Arlington, dont 461 soldats tués en Irak.

La tombe du soldat inconnu contient les dépouilles de soldats anonymes des deux premières guerres mondiales, du conflit coréen et de la guerre du Vietnam.

Quelque 4 300 soldats américains ont perdu la vie jusqu'ici en Irak ou en Afghanistan.

M. Maliki et le président Obama, l'un des rares Américains à s'être opposé dès la première heure à la guerre en Irak, se sont rencontrés mercredi trois semaines après le retrait des soldats américains des villes irakiennes conformément au calendrier prévu. Il s'agissait de la première visite du Premier ministre irakien à la Maison Blanche depuis l'élection de Barack Obama.

Les deux hommes s'étaient rencontrés en avril à Bagdad.

D'ici à fin 2011, il ne doit plus y avoir de soldats américains en Irak, en vertu de l'accord conclu en 2008 entre l'administration Bush et le gouvernement Maliki.

Le Premier ministre irakien se livre à Washington à un exercice délicat. Lui qui veut s'imposer dans son pays comme une figure au-dessus des communautés, et a présenté le retrait américain comme une victoire, ne peut paraître trop proche des Américains six mois avant les législatives irakiennes.

Il voudrait cependant s'assurer du soutien des Etats-Unis à la reconstruction économique de son pays et à la normalisation de ses relations avec ses voisins.

De son côté, l'administration Obama dit vouloir développer des relations normalisées, économiques, culturelles, à long terme. Mais elle s'inquiète de voir que la sécurité reste fragile dans un pays au coeur d'une région pétrolière et stratégique.