Sonia Sotomayor, la candidate de Barack Obama à la Cour suprême, a reçu vendredi le soutien de plusieurs sénateurs de l'opposition, ce qui devrait lui assurer, sauf surprise de dernière minute, d'être la première hispanique à siéger dans la plus haute cour américaine.

Sur le papier, les démocrates du président Barack Obama détiennent 60 des 100 sièges du Sénat, un score suffisant pour confirmer la magistrate d'origine portoricaine, mais ils s'attendent à ce que Mme Sotomayor obtienne aussi le soutien de républicains.

Avant de pouvoir siéger aux côtés de ses huit pairs à la Cour suprême, Sonia Sotomayor, 55 ans, doit d'abord recevoir la confirmation du Sénat.

Les sénateurs Richard Lugar, doyen républicain de la Commission des Affaires étrangères, Mel Martinez, le seul hispanique républicain du Sénat, Olympia Snowe, l'une des quatre élues républicaines de la Chambre haute, apporteront leur vote à Mme Sotomayor.

Mais le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a dit dans un communiqué qu'il ne pourrait pas apporter son soutien à la candidate car elle avait montré «un manque de respect alarmant pour la notion d'équité en justice».

«L'ascension de la juge Sotomayor vers la Cour suprême témoigne du fait que le rêve américain continue d'être accessible», a dit le sénateur Mel Martinez, dans un communiqué. «En tant qu'Américain hispanique, je suis très fier de la réussite historique de la juge Sotomayor. Vu ses qualifications et son audition de cette semaine, j'ai l'intention de voter pour sa confirmation», a-t-il ajouté.

Le vote du Sénat pour la confirmation de la magistrate, qui obtiendrait ainsi une nomination à vie pour être un des neuf juges de la haute Cour, devrait se tenir début août, avant le 7 quand le Sénat cessera ses travaux pour un mois.

La commission des Affaires judiciaires du Sénat, qui a questionné Mme Sotomayor pendant près de 17 heures cette semaine, devrait se réunir à nouveau mardi et pourrait alors voter la nomination de Mme Sotomayor et l'envoyer pour adoption en séance plénière.

Au cours de l'audition de la magistrate, ses détracteurs conservateurs se sont inquiétés de la manière dont elle gérerait, en tant que juge de la Cour suprême, des sujets aussi sensibles que l'avortement ou le port d'armes. Mais ils ont aussi salué le caractère historique de son accession à la plus haute Cour du pays.

Jeff Sessions, chef des républicains de la commission, a dit jeudi avoir «hâte» que la nominée «obtienne ce vote avant les vacances» parlementaires.

Tout au long de son grand oral, Mme Sotomayor s'est efforcée de démentir les accusations de parti-pris ethnique, promettant «fidélité à la loi» et désavouant avec force une de ses déclarations passées selon laquelle «une femme hispanique avisée» serait un meilleur juge qu'un homme blanc.