Le pape Benoît XVI et Barack Obama ont eu une première rencontre cordiale, vendredi, au cours de laquelle ils n'ont pas évité les sujets conflictuels, et notamment l'avortement.

Sur ce sujet, le président américain a exprimé «très explicitement son engagement à faire tout son possible pour réduire le nombre des avortements» aux États-Unis, a dit le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, à la presse à l'issue de la rencontre, qui a duré une quarantaine de minutes. «Les entretiens ont vraiment été cordiaux. Le président Obama a vraiment du charisme et une grande gentillesse», a affirmé le père Lombardi, soulignant que le pape était «extrêmement satisfait» de cette entrevue.

Cette rencontre, la première depuis l'élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis en novembre, est «de bonne augure» pour la suite des relations, a ajouté le père Lombardi.

Le président américain a pour sa part déclaré au pape «espérer construire une relation forte entre (les) deux États» en prenant congé.

Le thème plus général de la défense de la vie, y compris sous l'angle de l'immigration, a été abordé et M. Obama a été «un interlocuteur attentif» des préoccupations morales de l'Eglise catholique, a aussi dit le père Lombardi.

Benoît XVI a remis à son hôte un exemplaire en cuir de sa dernière encyclique «Caritas in veritate» (la Charité dans la vérité), publiée mardi, et le document «Dignitas Humanae» publié par le Vatican en décembre.

Ce texte étend la «dignité» d'être humain à l'embryon et condamne donc les nouvelles techniques médicales ou scientifiques qui lui portent atteinte d'une manière ou d'une autre.

«C'est ce dont nous avons discuté plus tôt», a souligné Barack Obama, qui a plaisanté: «J'aurai de la lecture en avion».

Sur les thèmes internationaux, les deux hommes ont plus de convergences, que ce soit la situation au Proche-Orient, l'aide au développement et la sécurité alimentaire.

Le Vatican a aussi déclaré avoir «beaucoup apprécié» le discours du président Obama pour une nouvelle donne entre les États-Unis et le monde musulman au Caire.

Le pape insiste aussi régulièrement sur l'importance de l'Afrique sur la scène mondiale. Sitôt après leur rencontre, Barack Obama, dont le père était originaire du Kenya, s'est envolé pour une visite officielle de 24 heures au Ghana.

«C'est un grand honneur. Merci beaucoup», avait affirmé M. Obama, très souriant, en échangeant au début de la rencontre une poignée de main chaleureuse avec Benoît XVI, également souriant.

Installés face à face dans la bibliothèque, les deux hommes se sont prêtés à la traditionnelle séance de photos. «Je suis sur que vous êtes habitué à être pris en photo, moi aussi», a dit Obama à son hôte.

Michelle Obama, portant une robe noire à manches longues et les cheveux couverts d'une mantille, a ensuite rejoint son époux après avoir visité la basilique Saint-Pierre et la chapelle Sixtine, pour être présentée au pape.

Ses deux filles Malia et Sasha, 10 et 8 ans et sa mère, Marian Robinson, ont aussi été présentées à Benoît XVI.

Lors du traditionnel échanges de cadeaux, le président américain a notamment offert au pape une étole qui a un temps recouvert la dépouille du premier évêque américain sanctifié, John Neumann.