Les États-Unis et la Russie ont promis hier de réduire leurs arsenaux nucléaires du tiers, cherchant non seulement à renouveler l'un des plus importants traités de l'après-guerre froide, mais également à rétablir la bonne entente entre les deux pays.

Cet accord, qui prendra le relais du traité START de 1991 sur la réduction des arsenaux nucléaires, a dominé la première journée d'entretiens entre Barack Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev. Les deux présidents ont conclu deux autres ententes importantes, tout en reconnaissant leurs profonds différends dans certains dossiers, dont le projet antimissile américain en Europe centrale.

 

À sa première visite à Moscou en tant que président, Barack Obama ne s'est pas moins dit confiant de pouvoir réaliser des «projets extraordinaires» avec son vis-à-vis russe.

«Le président (Medvedev) et moi avons convenu que la relation entre la Russie et les États-Unis avait souffert d'une certaine impression de dérive. Nous avons décidé de relancer la relation américano-russe», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

«Aujourd'hui, après six mois de collaboration, c'est exactement ce que nous avons fait.»

Le président américain faisait notamment référence à l'accord qu'il venait de signer avec son homologue russe chiffrant les exigences du nouveau START, qui doit entrer en vigueur à l'échéance de l'entente précédente, soit en décembre. Les États-Unis et la Russie se sont ainsi engagés à mettre au point d'ici la fin de l'année un traité qui réduirait les ogives nucléaires déployées dans chaque pays à un total de 1500 à 1675 exemplaires, comparativement à plus de 2200 actuellement, et de 500 à 1100 le nombre de vecteurs nucléaires (missiles intercontinentaux, sous-marins et bombardiers stratégiques) de chacun des deux pays.

Donner l'exemple

«Les États-Unis et la Russie, les deux principales puissances nucléaires, doivent donner l'exemple. Et c'est ce que nous faisons aujourd'hui», a déclaré le président Obama.

Les États-Unis et la Russie ont également signé une entente sur le transit de soldats et de matériel militaire américains par la Russie vers l'Afghanistan. Ils ont également convenu de reprendre leurs activités militaires communes, qui avaient été suspendues en août 2008, à l'époque de la guerre russo-géorgienne. Ce conflit avait contribué à la détérioration de la relation entre les deux puissances.

Tout n'est évidemment pas revenu au beau fixe, comme l'a souligné Dmitri Medvedev en conférence de presse.

«En quelques heures, nous ne pouvions pas faire disparaître le fardeau de tous les problèmes», a-t-il dit, faisant notamment allusion au projet de bouclier antimissile américain en Europe.

Barack Obama a commis une bévue lors de la conférence de presse en parlant de sa rencontre à venir avec le «président» Vladimir Poutine. Le président américain aura un entretien d'une heure aujourd'hui avec le premier ministre russe, qui est toujours considéré comme l'homme le plus puissant de Russie.