Le conseiller à la sécurité nationale du président Barack Obama est en visite en Inde vendredi, après des étapes en Afghanistan et au Pakistan, dans le cadre de la nouvelle stratégie américaine de lutte contre les talibans et Al-Qaïda, a dit un responsable gouvernemental.

Le général James Jones, arrivé à New Delhi jeudi soir, s'est entretenu avec le Premier ministre Manmohan Singh et son homologue indien M.K. Narayanan, a indiqué à l'AFP ce responsable gouvernemental.

«Le Pakistan et le terrorisme qui en émane contre l'Inde» étaient au menu des discussions, a précisé une source indienne s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

New Delhi accuse son voisin d'être «l'épicentre mondial du terrorisme islamiste» et impute à un groupe clandestin pakistanais actif au Cachemire, le Lashkar-e-Taïba, la responsabilité des attentats de Bombay fin novembre (174 tués, dont neuf des dix assaillants), avec la complicite des services de renseignements militaires d'Islamabad.

Le ministre indien de la Défense, A.K. Antony, a en outre prévenu jeudi que les «troubles à l'intérieur» du Pakistan pourraient bien se propager à l'Inde, en allusion à l'offensive en cours de l'armée pakistanaise contre des talibans pakistanais.

Le général Jones doit rencontrer M. Antony.

Le président Obama a annoncé en mars une nouvelle approche, plus régionale, dans la guerre en Afghanistan: il a placé le Pakistan au coeur de sa stratégie, notamment en combattant les talibans et Al-Qaïda dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais, à la frontière afghane.

M. Obama s'est doté d'un émissaire spécial pour le Pakistan et l'Afghanistan, en la personne de Richard Holbrooke.

Les Etats-Unis sont à la fois les alliés du Pakistan et de l'Inde et le candidat Obama avait plaidé en 2008 pour un règlement du conflit entre les deux puissances nucléaires militaires à propos du Cachemire, un territoire himalayen divisé en deux depuis 60 ans.

Mais New Delhi ne veut pas entendre parler d'une médiation extérieure sur ce qu'elle estime être une affaire bilatérale et s'était assurée que la question du Cachemire ne figure pas, officiellement, dans le porte-feuille de M. Holbrooke.