Des «anomalies» sur un des circuits électroniques de la voie où deux rames du métro de Washington sont entrées en collision lundi pourraient être à l'origine de l'accident qui a fait neuf morts et plus de 70 blessés, ont indiqué les enquêteurs.

Cinq des six circuits qui se trouvent sur la portion de voie où l'accident a eu lieu «ont fonctionné normalement» lorsque les enquêteurs les ont testés, a indiqué Deborah Hersman, porte-parole de l'organisme fédéral chargé de l'enquête, le National Transport Safety Board (NTSB).

«Cependant, un des circuits a révélé des anomalies. C'est ce circuit que nos enquêteurs sont maintenant en train d'étudier de près», a dit Mme Hersman lors d'une conférence de presse mercredi.

Ce sont ces circuits qui permettent aux trains du métro de la capitale américaine de passer en mode automatique. Ils commandent la vitesse et les arrêts des trains, a expliqué la porte-parole.

Une rame était à l'arrêt lundi à 17H02 sur une portion de voie aérienne située entre deux stations du nord-est de Washington, quand un deuxième train l'a percuté par l'arrière.

Par ailleurs, une équipe d'enquêteurs du NTSB a parcouru la portion de voie située entre les deux stations et déterminé que la conductrice de la rame qui a percuté par l'arrière le train qui se trouvait à l'arrêt avait tenté sans succès d'arrêter sa rame.

Il y avait «des traces bleues sur les rails à une centaine de mètres de l'endroit de la collision», a indiqué Mme Hersman. «Une couleur bleue indique que le frein de secours a pu être actionné», a-t-elle expliqué.

La conductrice de cette rame, Jeanice McMillan, 42 ans, qui ne conduisait des métros que depuis trois mois, est décédée dans la collision ainsi que huit passagers.

Les trains étaient en «mode automatique au moment du choc», un fonctionnement normal à l'heure de pointe et le frein de secours de la deuxième rame se trouvait enclenché, avait indiqué mardi Mme Hersman.

Deux unités électroniques de contrôle du système de freinage ont été extraites de la carcasse des deux premières voitures du train qui a percuté l'autre rame et seront examinées jeudi, a ajouté la porte-parole.

Les enquêteurs ont déjà examiné les unités de contrôle du système de freinage des quatre derniers wagons de ce train et aucun défaut n'a été révélé, a-t-elle expliqué.

Les enquêteurs devaient en outre interroger jeudi le conducteur du train qui était à l'arrêt et dont la rame a été propulsée deux mètres en avant en raison de l'impact.

Le train qui l'a percutée était parmi les plus anciens de la flotte du réseau vieux de 33 ans. Il a été sérieusement compressé lors de l'impact sur une distance de 15 à 23 mètres, selon la porte-parole.

En 2004, le NTSB avait recommandé à la société exploitante du métro de la capitale américaine, Washington Metropolitan Transit Authority (WMATA), que les trains aussi vieux que celui-ci soient «modernisés afin de les rendre plus résistants à un impact ou bien retirés du service», a souligné Mme Hersman.