Après huit années d'une administration républicaine qui les a combattus sur tous les fronts, les défenseurs des droits des homosexuels croyaient avoir trouvé un solide allié en Barack Obama, dont ils ont favorisé l'élection à la Maison-Blanche.

Mais, près de cinq mois après l'investiture du président démocrate, ces mêmes militants ne cachent pas leur mécontentement face à son inaction dans les dossiers qui leur tiennent à coeur, et au sujet desquels il avait pris des engagements fermes lors de la campagne présidentielle. C'est donc en partie pour tenter de regagner leurs faveurs que Barack Obama a promulgué hier sa première initiative dans le domaine des droits des homosexuels.Ainsi, d'un seul trait de plume, il a étendu aux partenaires homosexuels des employés de l'État certains avantages accordés aux autres couples. Ces avantages n'incluront cependant pas une couverture médicale complète.

«Nous devons tous reconnaître que cela n'est qu'un pas», a déclaré Barack Obama.

Certains défenseurs des droits des homosexuels ont réagi favorablement à l'initiative du président. «C'est un pas en avant bienvenu et attendu depuis trop longtemps», a déclaré Joe Solmonese, président de la Human Rights Campaign, la plus importante organisation américaine de défense des droits des homosexuels.

Mais Solmonese a ajouté que le président Obama se devait de passer à l'action sur ses principaux engagements électoraux en matière de droits des homosexuels. Le candidat démocrate avait notamment promis d'abroger le Defense of Marriage Act (loi fédérale de 1996 autorisant les États à ne pas reconnaître les mariages contractés dans d'autres États favorables aux unions entre conjoints du même sexe), ainsi que l'interdiction faite aux citoyens ouvertement homosexuels d'intégrer l'armée.

Or, le chef de la Maison-Blanche n'a donné aucune indication de son intention de remplir ces promesses à court ou à moyen terme. De toute évidence, il craint le tollé que pourrait soulever une telle démarche chez les conservateurs.

Mais la grogne des défenseurs des droits des homosexuels ne tient pas seulement à cette inaction. La semaine dernière, ceux-ci ont été indignés par la façon dont le ministère de la Justice a défendu la loi sur la défense du mariage dans une cause en Californie. Le ministère a notamment fait valoir que les États ne sont pas tenus de reconnaître les mariages homosexuels, tout comme ils ne sont pas tenus de reconnaître les mariages entre cousins ou entre un oncle et sa nièce.

Comme plusieurs autres défenseurs des droits des homosexuels, John Aravosis a été insulté par la comparaison entre les mariages gais et les unions incestueuses. Et il en tient responsable le président Obama.

«Quand un président vous dit qu'il sera différent, vous le croyez, a-t-il dit. Ce n'est pas qu'il n'a pas tenu ses promesses, il nous a poignardés dans le dos.»