Une intervention du président Barack Obama jeudi soir via une lettre aux chefs de la majorité démocrate du Congrès américain a permis le déblocage des discussions sur les dépenses de guerre en Irak et Afghanistan.

Les discussions entre le Sénat et la Chambre des représentants au sein d'une «conférence» au Capitole étaient dans l'impasse jeudi après-midi en raison d'une disposition introduite au Sénat, selon laquelle les photos de détenus ayant subi des sévices ne devaient pas être publiées.

Dans sa lettre, le président, qui a fait référence à une procédure judiciaire en cours à ce sujet, a expliqué qu'une demande du gouvernement de suspendre la publication des photos a été acceptée et qu'une «requête sera introduite à la Cour suprême».

Le débat sera donc réglé devant la justice, en dépit de l'opposition de bon nombre de républicains, dont le sénateur John McCain, qui demandaient à ce que le Congrès statue sur ce point.

«Je vais continuer d'utiliser tous les moyens administratifs et judiciaires disponibles pour m'assurer que les photos du département de la défense ne sont pas publiées», a écrit le président Obama dans sa lettre.

Le projet de budget 2009 pour financer les troupes américaines en Irak et en Afghanistan jusqu'au 30 septembre, a donc été renvoyé devant les deux chambres pour un vote final qui se tiendra vraisemblablement la semaine prochaine.

Le texte contient également des dispositions sur les prisonniers de Guantanamo, mais il ne fournit pas les 80 millions de dollars demandés par l'administration pour la fermeture du camp.

En revanche, selon une source proche de la majorité, l'accord entre les deux chambres permet à l'administration de transférer des détenus sur le sol américain en vue de leur procès. La question de leur détention aux Etats-Unis après une éventuelle condamnation sera traitée après leurs procès.

Cet accord permet donc à M. Obama de continuer à manoeuvrer pour la fermeture du camp, qu'il avait ordonné en janvier, en cherchant notamment des pays d'accueil pour certains détenus.

Au total, le texte sur lequel se sont entendus les parlementaires prévoit une dépense d'environ 106 milliards de dollars, soit quelque 15 milliards de plus que ce qu'avait demandé le président Obama.

Parmi les dépenses prévues figurent 79,9 milliards pour les troupes, mais aussi 7,7 milliards pour la lutte contre la grippe porcine ou encore environ 8 milliards pour le FMI.

Le financement de l'organisation internationale par Washington avait fait grincer les dents du côté des républicains.

Le dispositions sur le FMI comprennent également 100 milliards de dollars au titre de la participation américaine aux Nouveaux accords d'emprunt (NAE), qui ne sont pas comptés comme dépense effective.

Le projet de budget contient également 10,4 milliards de dollars pour l'aide au développement économique et la contre-insurrection en Afghanistan, Pakistan et Irak. L'attribution de ces fonds est conditionnée à une stricte surveillance réclamant au président de fournir au Congrès une évaluation des progrès sur le terrain d'ici un an.

En mai, les deux chambres avaient voté chacune de leur côté leur propre version du texte.