Des élus républicains de la commission du renseignement de la Chambre des représentants américaine ont dévoilé jeudi à la presse des informations secrètes entendues dans une audition à huis clos sur les méthodes de la CIA sous l'ère Bush, a-t-on indiqué vendredi au Congrès.

Les élus qui ont assisté à l'audition ont indiqué au quotidien parlementaire The Hill qu'ils ont été «informés que les méthodes controversées ont conduit à des informations qui ont empêché des attentats».

Les parlementaires se sont gardés de révéler davantage de détails sur le contenu de l'audition.

Le représentant républicain Pete Hoekstra, membre de la commission du renseignement, mais qui n'était pas à l'audition de jeudi, a indiqué à l'AFP qu'après avoir examiné des documents de la CIA, il «arrive à la conclusion que les techniques d'interrogatoire poussées se sont à l'évidence montrées efficaces».

A la question de savoir s'il approuvait l'une de ces techniques, la simulation de noyade, il a répondu qu'il soutenait les techniques appliquées après 2005, c'est-à-dire lorsque cette méthode «n'était plus utilisée».

Mais les démocrates ont réagi en qualifiant l'initiative des parlementaires indiscrets de «violation des règles» de la Chambre.

«Que des membres de cette commission sortent de l'audition bien avant son terme en se dirigent droit sur la presse est un comportement irresponsable», écrit dans un communiqué la représentante Jan Schakowski, présidente de la sous-commission du renseignement qui a présidé l'audition de jeudi.

Cette dernière a qualifié de «stupide» le comportement des républicains.

Le sujet a été ravivé par la publication en avril de notes internes du département de la Justice de 2002 et 2005 qui fournissaient à la CIA l'argumentaire juridique pour infliger aux terroristes présumés des traitements censés les faire parler.

Parallèlement, les républicains continuent d'alimenter la polémique sur la connaissance qu'avait de ces techniques Nancy Pelosi, actuelle présidente de la Chambre des représentants.

Mme Pelosi, une importante alliée du président Barack Obama, a été accusée par les républicains d'avoir été au courant dès 2002 des techniques d'interrogatoire utilisées à l'encontre de suspects de terrorisme et de n'avoir pas protesté.

Mme Pelosi a accusé de son côté l'administration Bush et la CIA d'avoir induit le Congrès en erreur dans les années 2002-2003 en laissant entendre que la simulation de noyade n'était pas utilisée.

«Elle doit produire des preuves de ce qu'elle avance», a dit jeudi le chef de la minorité républicaine, John Boehner.