Le New York Times affirme qu'un de ses journalistes avait eu vent le premier du scandale du Watergate, un scoop historique révélé à l'époque par des limiers du Washington Post, et qui avait entraîné la démission du président américain Richard Nixon en 1974.

En 1972, un journaliste du New York Times (NYT), Robert Smith, qui devait quitter le quotidien dans les jours suivants, avait entendu parler par le directeur du FBI de l'époque L. Patrick Gray d'une intrigue, mêlée de corruption, qui touchait la Maison Blanche.

Le directeur de la police fédérale «m'a dit que le ministre de la Justice était impliqué dans l'étouffement» de l'affaire, se souvient M. Smith, selon le quotidien.

«J'ai demandé: "jusqu'où cela remonte-t-il? Jusqu'au président?" Il est resté assis, m'a regardé et n'a pas répondu. Sa réponse se trouvait dans son regard», raconte le journaliste.

Robert Smith a alors parlé de cette révélation à un rédacteur en chef du New York Times, Robert Phelps, mais l'histoire en est restée là et le journaliste a quitté le quotidien pour poursuivre des études de droit à l'université, explique le NYT.

En revanche, deux journalistes d'investigation du Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein, avaient révélé après une longue enquête l'implication de l'administration Nixon dans le cambriolage en juin 1972 des locaux du parti démocrate, dans l'immeuble du Watergate, à Washington.

Les cambrioleurs, qui avaient tenté d'installer des micros dans les bureaux pour espionner le parti démocrate pendant la campagne présidentielle, avaient ensuite été interpellés et déclarés coupables.

Le scandale et ses nombreuses ramifications avaient contraint Richard Nixon à la démission en août 1974, devenant ainsi le premier président américain à se démettre.

Si les propos du journaliste du New York Times sont exacts, cela signifierait que les dirigeants du FBI de l'époque avaient organisé des fuites.

Mark Felt, directeur adjoint du FBI, avait révélé plusieurs années plus tard être la «gorge profonde», la source secrète des journalistes du Washington Post.