Les leaders du Congrès américain attendaient toujours un plan jeudi pour la fermeture de la prison de Guantanamo, après le discours du président Barack Obama qui s'est dit déterminé à fermer ce camp et a défendu l'idée de transférer des détenus dans des prisons américaines.

«Le président a de nouveau affirmé aujourd'hui son opinion, que je partage, selon laquelle fermer Guantanamo rendra l'Amérique plus sûre», a dit le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid dans un communiqué.

«Les démocrates du Sénat ont hâte d'examiner les détails du plan de l'administration lorsqu'il sera disponible, et de travailler avec le président à la sécurité des Américains et à traduire en justice ceux qui cherchent à nous atteindre», a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, Jim Manley le directeur de la communication de M. Reid avait affirmé: «les inquiétudes du sénateur concernaient des terroristes qui viendraient dans nos villes». «Nous avons simplement eu une vision d'ensemble de la part du président», a-t-il ajouté avant de conclure: «nous attendons tous les détails du plan et nous sommes prêts à travailler avec le président pour une solution responsable».

De leur côté, les républicains restaient farouchement opposés à la fermeture du site.

«Cela pourrait vous coûter quelques points de popularité en Europe, mais comme vous l'avez dit, M. le président, dans votre discours aujourd'hui, imaginer une solution pour le sort de ces gens est plutôt compliqué, et il est mieux de le faire en temps voulu sans un délai arbitraire de fermeture», a déclaré à la presse le chef de la minorité républicaine du Sénat Mitch McConnell.

«Aujourd'hui, le président a beaucoup parlé de confiance mais il a refusé de fournir aux Américains un plan précis sur le sort de ces terroristes», a regretté de son côté le chef de la minorité républicaine de la Chambre des représentants John Boehner.

Le Sénat a confirmé mercredi par un vote massif de 90 voix contre 6 son refus d'accorder des fonds pour la fermeture du centre de détention de Guantanamo, dans le cadre du projet de budget supplémentaire 2009 pour financer les guerres en Afghanistan et en Irak. Jeudi, il s'apprêtait à voter ce projet de budget de 91,3 milliards de dollars, sans les 80 millions demandés par M. Obama pour la fermeture de Guantanamo.

«Nous n'allons relâcher personne aux Etats-Unis qui puisse mettre en danger les Américains», a dit jeudi M. Obama en défendant l'idée de recourir aux prisons de haute sécurité américaines, dites «supermax».