Le directeur de la police fédérale américaine (FBI), Robert Mueller, a désavoué le projet du président Barack Obama de fermer la prison de Guantanamo, en avertissant contre les risques que des détenus fomentent des actes terroristes en cas de transfert aux États-Unis.

«Les inquiétudes que nous avons, concernant le fait que des individus qui pourraient soutenir le terrorisme soient aux États-Unis, découlent de nos inquiétudes sur le financement du terrorisme, la radicalisation d'autres individus (...), et le potentiel pour des individus de perpétrer des attaques aux États-Unis», a-t-il dit

«Toutes ces inquiétudes s'appliquent à une personne qui entre aux États-Unis - quelle que soit sa provenance - qui peut présenter un risque», a ajouté M. Mueller lors d'une audition devant une commission de la Chambre des représentants.

Les détenus de Guantanamo présenteraient un danger même s'ils sont transférés dans des prisons de très haute sécurité, tout en ayant peu de chances de s'en échapper, a relevé M. Mueller, soulignant qu'«il y a des individus dans nos prisons aujourd'hui (...) qui gèrent leurs gangs derrière les murs de nos prisons».

Le président américain s'est engagé à fermer le centre de détention controversé d'ici janvier 2010. Mais le Sénat américain a refusé mercredi d'accorder des fonds pour cette fermeture, alors que les démocrates réclament à l'administration un plan précis avant de lâcher ces fonds.

M. Obama doit défendre son approche jeudi, en prononçant ce que la Maison-Blanche a présenté comme un grand discours sur sa politique antiterroriste.

La sous-secrétaire à la Défense Michelle Flournoy a laissé pour sa part ouverte la possibilité d'une détention illimitée pour certains d'entre eux.

«Je pense que le désir est de fournir un processus juste au plus grand nombre de détenus possible», a-t-elle déclaré en réponse à une question sur d'éventuelles détentions illimitées.